Le CNDH recommande l'égalité successorale. Un pavé dans la mare qui ne manquera pas de faire beaucoup de bruit. C'est, semble-t-il, par souci d'équité et en défense des droits de la femme qu'il prend cette initiative. Au-delà du débat trop savant et souvent passionné opposant conservateurs et modernistes sur la question, il y a lieu de rappeler que, constitutionnellement, l'Islam est la religion d'Etat au Maroc. La proposition du CNDH est donc contre l'esprit et la lettre de la constitution. Il y a aussi lieu de rappeler que l'organisation sociale en Islam est un package indivisible. Si les deux sexes ne sont pas logés à la même enseigne en matière d'héritage, la responsabilité financière et de prise en charge familiale relève presque exclusivement du mari, donc de l'homme, par la force du droit. Instaurer l'égalité successorale supposerait alors, outre le chamboulement du dispositif successoral dans son ensemble, la remise en cause de toute l'organisation sociale telle que mise en place par les principes de la religion islamique. Notre société musulmane peut-elle se le permettre ? Sans oublier que l'instauration de l'égalité en matière d'héritage entraînerait ipso facto sa prévalence dans tous les cas de figures du partage de la succession. Or, dans de nombreuses situations, la part de la femme peut se révéler plus importante que celle de l'homme. Le CNDH y a-t-il pensé ?