C'est dans une ambiance bon enfant que le groupe Jah Bongo & Zion Rock, une formation composée de Subsahariens et de Marocains, a reçu des mains du jury le premier Prix du festival Tremplin Boulevard-Catégorie Fusion de Casablanca, édition 2015. Une première du genre depuis que cette manifestation a vu le jour, il y a de cela 16 ans. Cette distinction vaut tout son pesant d'or car elle vient ainsi démontrer que l'intégration des Africains du Maroc, contrairement aux idées reçues, est réelle et totale et qu'il y a une parfaite symbiose entre la communauté marocaine et la communauté venant du sud du Sahara. Elle est aussi le fruit d'intenses efforts d'un groupe de jeunes dont l'ambition est de faire triompher la diversité culturelle. Ils le disent, sans ambages : « nous voulons projeter, à travers ce Prix, l'image d'un Maroc respectueux des valeurs de la méritocratie et du travail bien accompli mais aussi être des ambassadeurs de ce grand pays qui aura permis à des groupes comme le nôtre de réitérer la formule selon laquelle la conviction et le travail sont les seuls secrets de la réussite ». Le talent et la passion y sont. L'engagement ne fait l'ombre d'aucun doute. Pour la première participation de Jah Bongo & Zion Rock, ce fut un coup de maître et le groupe vient de loin. Leur parcours ne fut pas non plus un long fleuve tranquille. Tout à commencer en 2008 quand Jean Eric Dally (Jah Bongo) soumet à sa bande de copains l'idée de fonder le Zion Rock dans la banlieue Yopougon d'Abidjan en Côte d'Ivoire. Ils se découvrent alors une passion commune pour la musique Reggae. L'ambition : faire de Zion Rock une armée débordante d'énergie, d'une sensibilité à fleur de peau et d'une ouïe aiguisée aux sonorités reggae. Alors commence l'aventure pour le groupe qui se lance dans la danse, initialement par des covers (reprises), pour en cerner la quintessence. Mais l'expérience fut de courte durée puisqu'en 2010 les départs successifs du guitariste (chef d'orchestre) et du lead vocal disloquent le groupe. C'est la traversée du désert... Mais Jean Eric Dally n'a pas renoncé à son projet quand il s'installe en 2011 à Rabat où il décide de reconstituer le Zion Rock. Du coup, Zion Rock renait de ses cendres tel un phœnix en fin 2012. Avec ses nouveaux copains passionnés de musique, ils écument en parallèle à leurs compositions des espaces de live, et se font adopter par le public en reconnaissance de leur travail sérieux et de leurs engagements. Leur musique, un reggae aux influences Roots en référence aux icônes tels que Buring Spear, Steel Pulse, Culture, Bob Marly pour ne citer que ceux là. Le groupe s'impose et casse la routine qui jusque-là était entretenu par des influences variétés. Résultat : c'est cette compilation de succès qui débouchera le 20 septembre 2015 sur une nomination au plus prestigieux concours de musique de Casablanca, « Tremplin Boulevard », catégorie fusion. Ils sont ainsi le premier groupe étranger à remporter ledit concours.