Le Pr Alpha Condé et 7 autres candidats sont en compétition pour l'élection présidentielle du 11 octobre prochain en Guinée. Il s'agit de la deuxième du genre aussi démocratique, transparente et plurielle depuis l'indépendance de ce pays en 1958. L'élection présidentielle 2015 est différente de celle de 2010 en raison de l'épidémie Ebola qui a frappé la Guinée faisant des milliers de morts et affecté l'économie du pays. Cette élection est également particulière avec la présence d'une seule femme parmi les postulants. C'est le 11 octobre prochain que les Guinéens sont appelés à élire leur président. Pour ce scrutin 2015, huit candidats sont en compétition. Il s'agit du Pr Alpha Condé, président de la République et candidat à sa propre succession, Sidya Touré, Lansana Kouyaté, Papa Koly Kourouma sans oublier Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux de la présidentielle de 2010 et chef de file de l'opposition. Pour compléter ce tableau, de jeunes espoirs de la politique guinéenne font leur entrée dans la cour des grands et postulent à la magistrature suprême du pays. Ils sont ici, disent-ils, pour gagner : Faya Millimono, Georges Gandhi Tounkara, et la moins connue du groupe, Marie Madeleine Dioubaté, qui dirige la liste des écolos de Guinée, le PEG. La présence de la seule femme confère une tonalité particulière à cette élection. Dans son programme, elle explique ce qu'elle fera si elle est élue : « Aujourd'hui, ce que je compte apporter, c'est d'abord de faire un audit de la situation que l'on va trouver. Ensuite, c'est de réorganiser un peu les budgets, de consacrer beaucoup d'argent dans l'éducation, la formation. » Avant d'ajouter « nous avons un pays où on a 67 % de la population qui est extrêmement jeune. Tous ces jeunes-là n'aspirent qu'à l'exil. Il faut tout faire pour que ces enfants restent dans le pays. Pour (cela), il faut qu'ils aient du travail. Nous avons un pays qui ne respecte pas les engagements ou les conventions internationales auxquels il a adhéré. Il faut que cela change ». Pour le Président sortant, il sera jugé sur son bilan. En la matière, Alpha Condé a beaucoup d'actions à son actif pour pouvoir convaincre ses compatriotes à voter pour lui d'autant plus que malgré l'épidémie Ebola qui a frappé avec des milliers de morts, l'économie guinéenne se porte un peu mieux selon les analystes. En outre, Alpha Condé compte faire de cette élection un exemple en Afrique. Il le dit clairement. « Toutes les conditions sont réunies pour qu'on aille à l'élection libre, démocratique, et crédible. Et deuxièmement, contrairement à avant, désormais, la Guinée doit être un Etat de droit. Ca veut dire qu'il y a des droits et des obligations. Il n'est plus question qu'on accepte que l'Etat de droit soit mis en cause, donc je peux vous assurer que cela ne se reproduira pas » a-t-il souligné devant un parterre de journalistes nationaux et internationaux à Conakry. Mieux, ses longues tournées dans la Guinée rurale permettent au président Condé d'approcher et d'écouter ceux qui l'ont élu en 2010, et il ne s'agit donc pas d'une pré-campagne électorale, explique-t-il. « Qui m'a fait élire ? Ce sont des gens qui ne savent même pas parler français. Et ils sont où ? Je suis devenu président pour travailler pour eux. Voilà pourquoi je vais dans ces districts. Et je vais continuer à travailler pour eux » a martelé Alpha Condé à l'adresse de ses détracteurs. Pour ce qui des partis d'opposition, faute d'avoir un candidat unique, vont partir en rang dispersé dans cette consultation. Cellou Dalein Diallo de l'UFDG, qui comptait faire une alliance avec Moussa Dadis Camara, doit se rendre à l'évidence que ce deal n'aura plus lieu puisque le capitaine Dadis est toujours à Ouagadougou et ne pourra pas prendre part à la dite présidentielle. Il ne sera donc d'aucune utilité. Sans consigne de vote, ses partisans choisiront les candidats de leur conviction. En attendant, le début de la campagne officielle prévue pour la fin de la semaine, les postulants peuvent toujours discourir.