Les parties libyennes au conflit présentes à Skhirat ont paraphé, samedi soir, l'Accord de Skhirat visant à sortir la Libye de la crise qui y sévit depuis plus de trois ans. L'accord de Skhirat a été signé par l'ensemble des protagonistes présents à Skhirat, y compris les chefs des partis politiques, prenant part au 6è round des pourparlers politiques inter-libyens qui se tiennent sous les auspices du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Libye et chef de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (Manul), Bernardino Leon. La cérémonie de signature de cet accord s'est déroulée en présence du ministre des affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, et des présidents des chambres des représentants et des conseillers, respectivement Rachid Talbi Alami et Mohamed Cheikh Biadillah. Ont assisté également à cette cérémonie plusieurs ambassadeurs étrangers en tant qu'observateurs, en l'absence des représentants du Congrès national général (CNG) dit parlement de Tripoli. Dans une allocution à cette occasion, M. Leon a indiqué que la communauté internationale espère que l'accord de Skhirat puisse mettre fin au conflit qui sévit dans le pays depuis 2011, relevant que le document représente un pas "très important" sur la voie vers la paix à laquelle tous les Libyens aspirent. Cela a été possible grâce "au courage et à la détermination de toutes les parties prenant part à ces négociations", a souligné M. Leon, relevant que l'Accord de Skhirat constitue un cadre global pour parachever le processus de transition initié en 2011. L'apport des pays voisins L'accord de Skhirat est le fruit de plusieurs mois de négociations auxquels les représentants libyens présents à Skhirat ont contribué avec leurs efforts inlassables, mais aussi de l'effort de plusieurs autres parties qui ne sont pas présentes au Maroc qui ont contribué à cette opération, notamment les représentants des mairies, des parties politiques, des tribus et de la société civile. Le responsable onusien s'est félicité à ce sujet de l'apport des pays voisins de la Libye et de la communauté internationale à ces pourparlers, appelant les différentes parties à fournir davantage d'efforts afin de sortir le pays de la crise. La Libye a besoin d'un gouvernement d'union nationale "fort" représentant l'ensemble des protagonistes et de la société libyenne, a-t-il dit, se disant convaincu que le Congrès national général va privilégier la "logique de la paix" pour se joindre à cet accord et mettre fin à la division en Libye. Il a par ailleurs remercié la communauté internationale pour avoir accompagné ce processus, mettant en avant le "bon exemple" de partenariat entre la Libye, la communauté internationale et le Maroc. Il a à ce sujet exprimé sa gratitude au Maroc et à SM le Roi Mohammed VI pour Sa générosité, Son hospitalité et Son soutien ainsi que pour Son rôle dans la facilitation du processus de négociation. "Les yeux du monde entier sont rivés vers vous aujourd'hui. Une nouvelle page de l'histoire de la Libye est ouverte avec de grandes portées historiques et stratégiques", a souligné de son côté M. Mezouar. "Je tiens à féliciter le peuple libyen frère à l'occasion du paraphe de cet accord historique", a-t-il dit. Estimant que le peuple libyen a droit à la stabilité, au progrès et à la démocratie, de même qu'au droit au développement et à la dignité, le ministre a fait remarquer que les discussions n'ont pas été de tout repos, étant donné que plusieurs contraintes ont marqué le processus d'aboutissement d'un accord. Le Maroc, toujours aux côtés du peuple libyen Les différentes parties ont su franchir un pas décisif, à la faveur de la volonté qui prévalait tout au long de ce dialogue et ce, en dépit de l'absence des représentants du Congrès général national, que nous sommes persuadés qu'ils seront au rendez-vous et qu'ils vont rejoindre cet accord incessamment, a-t-il ajouté. Saluant les efforts déployés par les Nations Unies en vue de concilier les différentes parties de même que ceux consentis par les différents représentants de la communauté internationale afin de parvenir à un accord politique qui puisse mettre fin à ce conflit, M. Mezouar a tenu à souligner que le Royaume, sous la conduite éclairée de SM le Roi, restera fidèle à ses principes et n'épargnera aucun effort en vue de parvenir à la réalisation de l'entente escomptée, en total respect de l'indépendance de la décision de la Libye. "Le Maroc, qui a toujours été aux côtés du peuple libyen, continuera d'accompagner la Libye lors de la prochaine étape afin que ce pays puisse occuper la place qui lui échoit dans le concert des nations", a-t-il encore dit. Le Royaume abrite depuis le 5 mars 2015 le Dialogue Inter-libyen qui se déroule sous l'égide des Nations Unies. Ce dialogue réunit des représentants de la Chambre des Représentants siégeant à Tobrouk, du Congrès Général National basé à Tripoli, les "indépendants" composés de personnalités civiles, d'intellectuels, des juristes et des hommes d'affaires en plus de représentants d'associations féminines. Les pourparlers de Skhirat représentent la matrice principale du processus de paix en Libye. Ils dressent non seulement les contours du processus de règlement de la crise libyenne au niveau politique mais également militaire. D'autres dialogues périphériques ont eu lieu en Algérie entre certains chefs de partis politiques Libyens et en Belgique entre les chefs des mairies et des municipalités.