Le dialogue inter-libyen visant à trouver une solution politique à la crise en Libye a repris, mercredi en fin d'après-midi à Skhirate (près de Rabat), sous l'égide du représentant personnel du secrétaire général l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon. Ces pourparlers, qui sont à leur 4ème round, visent à parvenir à un accord global à même de sortir la Libye de la crise politique qui secoue ce pays depuis plusieurs mois. Prennent part à ces discussions les représentants des deux parlements rivaux, le Congrès général national (parlement de Tripoli) et le parlement internationalement reconnu dit "parlement de Tobrouk" ainsi que des négociateurs indépendants et des représentants de la société civile. A l'ordre du jour de ce dialogue, dont le dernier round s'est déroulé fin mars dernier à Skhirate, figurent plusieurs questions relatives notamment aux arrangements sécuritaires et aux modalités de formation d'un gouvernement d'unité nationale. Ce nouveau round s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'ONU pour aider les parties au conflit à trouver une solution à la crise libyenne, a déclaré M. Leon lors d'une conférence de presse, qualifiant cette rencontre de "décisive" pour l'avenir de la Libye. Les parties ont achevé l'examen du document des Nations unies devant servir de base pour un accord définitif entre les différents protagonistes de la crise libyenne, a ajouté le médiateur onusien, précisant que lors de cette rencontre, les représentants des deux parlements émettront leurs remarques et commentaires sur les propositions contenues dans ce document. Il s'agit notamment de la formation d'un gouvernement d'unité nationale, des arrangements de sécurité, des garanties internationales au cas où les parties parviennent à un accord définitif, a indiqué M. Leon, soulignant la nécessité pour les parties de parvenir à un consensus sur les points contenus dans le document onusien. "Nous espérons que les parties s'engagent dans ces négociations avec réalisme, et qu'elles fassent preuve de flexibilité", a ajouté le médiateur onusien, appelant les différents protagonistes de la crise libyenne à faire des "concessions mutuelles". Les parties doivent être conscientes que la patience du peuple libyen et de la communauté international "à des limites", a-t-il mis en garde, ajoutant qu'il "est temps de parvenir à un accord définitif". L'aboutissement du dialogue politique inter-libyen revêt une importance capitale non seulement pour la Libye mais aussi pour l'ensemble des pays de la région, a estimé le médiateur onusien, selon lequel l'actuel round "pourrait durer plusieurs jours, voire des semaines". Il a par ailleurs fustigé l'attaque ayant visé mercredi la délégation du Congrès national général à son départ de l'aéroport de Tripoli à destination du Maroc pour prendre part à ces discussions, appelant à l'ouverture d'une enquête à ce sujet. Tout en saluant le rôle que joue le Maroc pour le succès de ces pourparlers, le responsable onusien a condamné les attentats terroristes ayant ciblé lundi les ambassades du Royaume et de la Corée du Sud à Tripoli, ainsi que les attaques perpétrés à l'encontre de plusieurs sites stratégiques en Libye. La ville de Skhirate avait abrité trois rounds de dialogue entre les parties au conflit libyen. La communauté internationale fonde d'énormes espoirs sur ce 4ème round pour trouver une solution définitive à la crise dans ce pays, à travers le dialogue. L'annonce de la tenue de ce nouveau round a été vivement salué par la communauté international. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait indiqué lundi attendre avec "impatience" ce round du dialogue inter-libyen au Maroc. De leur côté, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni avaient salué dimanche la reprise au Maroc de ces négociations, exhortant les parties libyennes à négocier de "bonne foi" et dans un "esprit de compromis". Le rôle du marocain salué par les négociateurs Les négociateurs libyens ont vivement salué, mercredi à Skhirate (près de Rabat), le rôle que joue le Maroc pour l'aboutissement du dialogue inter-libyen visant à trouver une solution politique à la crise qui secoue ce pays. Donnant lecture à un communiqué à l'issue de la séance d'ouverture du 4ème round du dialogue inter-libyen, qui se tient à Skhirate sous l'égide du représentant du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon, le chef de la délégation du Congrès national général (CNG), dit parlement de Tripoli, Saleh Makhzoume a fait part des remerciements du CNG au Maroc pour ses positions soutenant le dialogue inter-libyen. "Le CNG exprime sa reconnaissance et sa gratitude au Royaume du Maroc frère, Roi, gouvernement et peuple, pour ses positions soutenant le dialogue inter-libyen (...)", a indiqué M. Makhzoume. Il a également réaffirmé la condamnation du CNG de l'attentat terroriste ayant visé lundi le siège de l'ambassade du Royaume à Tripoli, ajoutant que cette attaque vise à influer sur le rôle du Maroc qui soutient et abrite ce dialogue. Il a également fustigé l'attaque ayant ciblé mercredi l'avion transportant les membres de la délégation du CNG à leur départ de Tripoli à destination du Maroc, ajoutant que ce genre d'actes pourrait amener les négociateurs du CNG à revoir leur participation aux pourparlers. Il a toutefois réaffirmé l'engagement du Congrès national général pour une solution politique à la crise dans son pays, appelant l'autre partie à prendre des mesures pratiques à même de restaurer la confiance et à faire preuve de bonne foi pour l'aboutissement des pourparlers. Abondant dans le même sens, Mohamed Ali Chouaïb, chef de la délégation du Parlement internationalement reconnu, dit parlement de Tobrouk, a exprimé, dans une déclaration à la presse, sa reconnaissance pour les efforts déployés par le Maroc pour aider les parties à parvenir à une solution politique à la crise libyenne. "Nous tenons à exprimer notre gratitude au Maroc, Roi, gouvernement et peuple, pour ses efforts", a ajouté M. Chouaïb, qui a fait part de la "vive" condamnation du Parlement et de la commission du dialogue représentant cette instance législative de l'attentat terroriste "lâche" ayant pris lundi pour cible l'ambassade du Royaume à Tripoli.