Les évolutions récentes de la crise politique qui règne actuellement en Libye ont fait que le Maroc soit un terrain sécurisé, voire fertile pour des pourparlers autour de ce pays frère. Le choix du Royaume pour la reprise, mercredi à Skhirate, du dialogue inter-libyen, conduit par le représentant personnel du secrétaire général l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon s'avère judicieux. Une option susceptible d'être justifiée par les intérêts du Maroc en matière de sécurité qui sont impliqués après l'attaque de son ambassade à Tripoli et de la délégation du Congrès national général à son départ de l'aéroport de cette capitale pour le Maroc afin de prendre part audit dialogue. D'ailleurs, le représentant onusien a appelé, lors d'une conférence de presse donnée parallèlement aux pourparlers de Skhirate - qui sont à leur 4ème round et réunissent les représentants des deux Parlements rivaux en Libye, soit le Congrès général national (Parlement de Tripoli) et le Parlement internationalement reconnu dit «Parlement de Tobrouk» ainsi que des négociateurs indépendants et des représentants de la société civile - à «l'ouverture d'une enquête» à propos de cette attaque de la délégation. A propos de ces échanges, M. Leon a estimé que cette rencontre à Skhirate est «décisive». Il est question, lors du dialogue inter-libyen, d'examiner la sécurité, voire la formation d'un gouvernement d'unité nationale. Selon l'envoyé onusien, les parties au dialogue ont, pour l'heure, achevé l'examen du document des Nations Unies devant servir de base pour un accord définitif entre les différents protagonistes de la crise libyenne. «Lors de cette rencontre, les représentants des deux Parlements émettront leurs remarques et commentaires sur les propositions contenues dans ce document», a-t-il enchaîné. Pour lui, les parties sont censées s'engager dans ces négociations avec réalisme en faisant preuve de flexibilité et en procédant, s'il le faut, à des «concessions mutuelles». Aussi, M. Leon s'est exprimé sur la patience du peuple libyen et de la communauté internationale qui «a des limites». A son tour, le Conseil de sécurité de l'ONU attend avec «impatience» ce round du dialogue inter-libyen au Maroc. C'est pourquoi il est, aux yeux de l'envoyé des Nations Unies, «temps de parvenir à un accord définitif». Le représentant onusien semblait désirer atteindre cet accord définitif à l'issue de ce round susceptible, selon lui, «de durer plusieurs jours, voire des semaines».