La Sierra Leone a annoncé la réapparition du virus Ebola dans la capitale, Freetown, qui espérait en être débarrassée après trois semaines sans nouveau cas. "La route cahoteuse vers zéro cas continuera à mettre à l'épreuve notre détermination et notre patience", a prévenu le chef du Centre national de lutte contre Ebola (NERC), Palo Conteh, dans une déclaration à la presse mercredi. Trois nouveaux cas ont été recensés à Magazine Wharf, un bidonville de pêcheurs dans l'est de Freetown, a-t-on appris mardi soir auprès du NERC. Six personnes ont été placées sous surveillance après qu'un tâcheron a été testé positif le 17 juin, selon les responsables de la santé. Les autorités craignent une propagation rapide dans ce quartier de pêcheurs densément peuplé aux installations sanitaires rudimentaires, souvent touché par le paludisme et le choléra. M. Conteh a déploré la persistance de rites funéraires à risques avec lavage des corps - les cadavres de malades d'Ebola étant particulièrement contagieux, et les "informations écoeurantes" selon lesquelles des équipes d'enterrements "sécurisés" réclameraient aux familles jusqu'à un million de leones (213 euros), annonçant des enquêtes pour mettre fin à ces pratiques. Face à la résurgence de l'épidémie depuis mai, un couvre-feu a été décrété le 12 juin dans les secteurs affectés des provinces de Kambia et Port-Loko (nord-ouest), avec confinement des habitants à domicile obligatoire pendant 21 jours, durée maximale d'incubation du virus. Le gouvernement a aussi prolongé jusqu'en septembre l'état d'urgence sanitaire à l'échelle nationale qui impose des restrictions aux rassemblements pouvant favoriser la contamination. L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus de cette fièvre hémorragique en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 de Guinée, a fait quelque 11.200 morts pour plus de 27.000 cas, un bilan nettement sous-évalué, de l'aveu même de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Plus de 99% des victimes se concentrent dans trois pays voisins: le Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, ce dernier ayant été officiellement déclaré exempt du virus le 9 mai. En Guinée, plusieurs villages mis en quarantaine Les autorités guinéennes ont décidé de placer quatre villages en quarantaine pendant 21 jours après la découverte de nouveaux cas d'Ebola, dans le cadre d'une campagne visant à se débarrasser définitivement du virus de la fièvre hémorragique. L'épidémie apparue l'an dernier en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, la plus meurtrière de l'histoire, a fait plus de 11.000 morts. La fin de l'épidémie a été officiellement déclarée début mai au Liberia, après 42 jours sans nouveaux cas, mais le virus progresse à nouveau en Guinée et en Sierra Leone, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les localités concernées par la quarantaine sont situées dans la préfecture de Forécariah, au sud-est de Conakry, et dans celles de Boké et Dubréka, au nord de la capitale.