Le président guinéen Alpha Condé a mis en garde contre un relâchement des efforts contre Ebola, particulièrement à Conakry, afin d'éviter une recrudescence de l'épidémie. « Beaucoup de gens pensent que l'Ebola est fini, l'Ebola n'est pas fini. Nous avons des cas à Conakry. Et Conakry, c'est la capitale, c'est deux millions d'habitants », il est « extrêmement important de prendre des précautions, sinon la maladie va s'étendre », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, est partie en décembre 2013 du sud de la Guinée avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone voisins. Selon le dernier bilan de l'OMS arrêté au 15 mars, nettement sous-évalué de l'aveu même de l'OMS, elle a fait 10.179 morts identifiés au total - dont 2.224 en Guinée - sur 24.666 cas recensés, à plus de 99% dans ces trois pays. Mais l'OMS a fait état de signes encourageants, avec un recul des nouvelles contaminations dans l'ensemble ces dernières semaines, particulièrement au Liberia, où aucun nouveau cas n'a été signalé depuis février. « L'épidémie s'est fortement réduite en Guinée forestière » (sud), d'où elle est partie en décembre 2013, mais « aujourd'hui, notre inquiétude, c'est Conakry et les environs, à savoir Coyah, Forécariah, Boffa et Kindia et les communes de Matoto et Ratoma », a affirmé le président Condé. Pour en venir à bout, « nous avons besoin de dix fois plus d'efforts que lorsque l'épidémie était grave », a-t-il dit, appelant à « tout faire pour en finir avec Ebola au plus tard d'ici à la mi-avril », l'objectif que se sont fixé les trois pays les plus touchés. Un conseiller du coordinateur national de la lutte anti-Ebola, le Dr Sakoba Keïta, a fait état de déplacements de personnes ayant été en contact avec des cas, susceptibles de tomber malades et de déclencher de nouveaux foyers de contamination. « Ces derniers temps, on a plein de contacts à Forécariah (ouest), qui partent à Siguiri (nord-est), Boffa (ouest), partout », a indiqué ce conseiller, Réné Migliani, mettant en garde contre deux scénarios problématiques. « Soit il y aura une épidémie importante à Conakry comme cela s'est passé à Freetown et Monrovia (capitales de Sierra Leone et du Liberia, NDLR), soit l'épidémie va recommencer. Et on repartira pour un an.