La directrice de l'OMS, Margaret Chan, a proposé lundi 18 mai un plan de réformes, avec notamment un fonds spécial et des personnels dédiés aux urgences, après les critiques sur la riposte tardive de l'organisation à l'épidémie d'Ebola. « Le monde était mal préparé pour réagir à une flambée aussi grave, durable et complexe, l'OMS a été débordée comme d'autres acteurs », a reconnu la patronne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) devant quelque 3000 délégués de 180 pays réunis pour leur assemblée annuelle, durant deux semaines à Genève. La fièvre hémorragique Ebola a contaminé près de 26.800 personnes et fait 11.000 morts en Afrique de l'Ouest depuis décembre 2013. « Les demandes pour l'OMS ont été dix fois supérieures à ce que l'organisation avait connu en 70 ans d'existence », a précisé Margaret Chan, tout en saluant les récents progrès enregistrés, notamment la fin de l'épidémie décrétée au Libéria le 9 mai. Un millier d'employés de l'OMS continuent de travailler à contenir la propagation d'Ebola en Afrique de l'Ouest et ils resteront sur place autant que nécessaire, a assuré Mme Chan. Répondant aux appels à réformer l'organisation, elle a annoncé la création d'un nouveau programme destiné à permettre de réagir aux urgences sanitaires « de manière rapide, souple et efficace », assorti d'un fonds de 100 millions de dollars financé par des contributions volontaires des Etats. Ce programme devra répondre à des indicateurs de résultats clairs, travailler en partenariat, selon de nouvelles procédures, engager et former du personnel d'urgence, a ajouté la directrice de l'OMS. « Je ne veux plus jamais voir cette organisation confrontée à une situation pour laquelle elle n'est pas préparée, ne possède ni les ressources humaines, ni le financement nécessaires », a-t-elle poursuivi. Elle a souhaité que cette réforme soit réalisée rapidement d'ici la fin de l'année. Mme Chan a par ailleurs proposé un budget en hausse de 10% pour les années 2016 et 2017, soit 4,4 milliards de dollars (3,89 milliards d'euros) au total pour deux ans. Près de 236 millions doivent servir à renforcer les capacités de préparation, de surveillance et de réponse de l'agence de l'ONU en cas d'urgence sanitaire. « L'épidémie d'Ebola a bouleversé les fondements de l'organisation. C'est un moment-charnière. Il faut donner une nouvelle pertinence à cette organisation, lui donner les moyens de rester leader en matière de santé mondiale », a conclu Mme Chan.