Après l'attaque du groupe terroriste du Front Al-Nosra contre la ville de Jisr-al Choughour, l'armée syrienne a réussi à se positionner, de nouveau, aux alentours de la ville, pour prévenir d'éventuelles pertes en vie humaine, chez les civils. Les régiments de l'armée syrienne ont fortifié leurs bases défensives et ciblent, désormais, les lieux de rassemblements des terroristes et leurs voies de ravitaillement, à Jisr-al Choughour. La branche syrienne d'Al Qaïda et des groupes terroristes islamistes ont pris, samedi 25 avril, le contrôle de la quasi-totalité de la ville de Jisr Al-Choughour, dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Jisr Al-Choughour, qui était l'un des derniers bastions de l'armée syrienne dans la province d'Idleb, a une grande valeur stratégique, car elle est très proche de la Turquie, pays soutenant les groupes armées en Syrie, et située sur la route menant à la province de Lattaquié, fief du président syrien Bachar Al-Assad. « Le Front Al-Nosra et des bataillons islamistes sont entrés dans Jisr Al-Choughour samedi matin, après de violents combats avec les forces du régime depuis jeudi. Ils ont pris le contrôle de la quasi-totalité de la ville, que les forces du régime sont en train de fuir », a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. L'OSDH a dénombré au moins 60 cadavres de soldats de l'armée syrienne dans les rues de la ville, et affirmé que les combats se poursuivaient dans quelques quartiers du sud-ouest de la cité. La coalition de combattants, qui se fait appeler « l'Armée de la conquête », avait pris à la fin de mars la grande ville d'Idleb, deuxième capitale provinciale perdue par l'armée syrienne en quatre ans de conflit, après Rakka, dans le nord de la Syrie, devenue le fief de l'organisation terroriste Da'ech en Syrie. Une source militaire syrienne a affirmé que « l'aviation a bombardé des rassemblements terroristes dans la région de Jisr Al-Choughour et a détruit des dizaines de véhicules militaires et tué des terroristes qui s'y trouvaient ». Désormais, le territoire contrôlé par le régime est quasiment entièrement encerclé par les jihadistes de Da'ech et du Front Al-Nosra. L'armée arabe syrienne a mené de violents combats contre les réseaux terroristes armés dans la ville de Jisser al-Choughour et à ses périphéries dans la banlieue d'Idleb. Une source militaire a affirmé que les terroristes avaient subi de lourdes pertes lors des accrochages qui s'étaient déroulés dans les rues de la ville. Une source militaire a indiqué que l'armée avait fait avec succès un redéploiement à l'alentour de la ville pour éviter des victimes civiles, renforcé ses positions défensives et porté des frappes concentrées contre les regroupements et les lignes de ravitaillement de terroristes. Une attaque dans la perspective des prochaines négociations de Genève De même, l'armée de l'air syrienne avait visé les rassemblements des réseaux terroristes armés à Bachlamoun et à Ayn Barda, détruit des dizaines de leurs véhicules et tué ceux qui étaient à bord, selon la source. Elle a aussi détruit un convoi de véhicules des terroristes venant des frontières avec la Turquie et ce sur l'axe Qiniya-Janoudiyah dans la banlieue d'Idleb et un autre convoi sur l'axe Kanissat Nahlé- Moallaqa à l'est de Jissr al-Choughour, et détruit des dizaines de véhicules avec les terroristes dedans. Jisr al-Choughour a connu la première grande opération de rebelles contre des forces du régime. Du 4 au 6 juin 2011, 140 policiers avaient péri dans un assaut des premiers rebelles, qui étaient surtout des déserteurs de l'armée. Mais les forces du régime avaient tout de suite repris le contrôle de la situation. La présence du régime dans la province d'Idleb se limite maintenant à la ville de Ariha, à 25km de Jisr al-Choughour, et Al-Mastoumé et Qarlmid, proche de Ariha, où se trouvent d'importantes casernes de l'armée. Selon un responsable politique à Damas, l'offensive contre Jisr al-Choughour a "été menée à la suite d'un accord entre l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie qui soutiennent sans réserve les jihadistes, pour que le régime arrive aux négociations de Genève avec un pied cassé et négocie en position de faiblesse". Le médiateur de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé qu'il entamerait début mai des consultations séparées avec des représentants du régime, de l'opposition et de la société civile, ainsi qu'avec des acteurs régionaux.