L'ouverture du tronçon autoroutier Khouribga-Berrechid de 77 km est très proche et les usagers de la route commencent déjà à s'interroger sur le tarif que le ministère de tutelle « mijoterait » encore une fois craignant que le même scénario tarifaire ne se répète comme ce fut le cas du tronçon Béni Mellal –Khouribga de 95 km, ouvert il y a une année et qui devrait accueillir 4000 véhicules par jour. En effet, les citoyens des deux provinces de Béni Mellal et de Khouribga et tous les usagers qui ont emprunté cet axe autoroutier et à l'unanimité jugèrent ces tarifs exagérés et ne cessèrent de protester à tous les niveaux pour demander à qui de droit de les réviser à la baisse ou au moins de respecter les tarifs appliqués pour les autres villes du Royaume. Regardez par vous- même monsieur le ministère et comparez ces tarifs avec vos discours mielleux, goûtez à ces tarifs difficiles à digérer : Véhicules légers: 33 dirhams. Autocars et véhicules lourds et avec remorques : de 50 à 60 dirhams. D'ailleurs, la majorité des usagers avait déjà décidé de reprendre la route nationale malgré tous les risques d‘embouteillage et surtout malgré la fréquence des accidents. Et aujourd'hui, seule la Compagnie Nationale de Transport, conventionnée, y passe car tous les usagers se sont trouvés contraints de boycotter cette voie qui se trouve aujourd'hui carrément désertée et les recettes sont presque « alarmantes ». Une simple comparaison de ces tarifs jugés exagérés par l'ensemble des usagers montre l'absence de toute logique raisonnée ou raisonnable puisque le tarif national de 33 dirhams fixé pour la distance de 95 km de Khouribga-Béni Mellal, a été fixé pour Casablanca–Kenitra soit pour une distance d'environ 130 km. Pire encore, pour les 66 km du tronçon Béni Mellal-Oued Zem, a été fixé le tarif de Casablanca-Rabat (90km) plus 2dirhams soit 23 dirhams. N'est ce pas intriguant ? Conformément à l'article 24 du cahier des charges de concession des autoroutes, le prix est défini par itinéraire autoroutier. Les grilles sont proposées par le concessionnaire et approuvées par le concédant. C'est ainsi qu'avant la mise en service d'une section autoroutière, une étude sur la tarification est menée par ADM pour évaluer les avantages procurés par la section d'autoroute en question par rapport aux itinéraires alternatifs et aboutir ainsi à la détermination du tarif adéquat à appliquer sur cette section. Tout cela est bon, mais sachez messieurs les tarifeurs que nous, les communs des mortels, on a trouvé ces tarifs ne respectant aucune logique socioéconomique fiable ! Rappelons qu'un montant global de 6,05 milliards de dirhams a été investi pour la réalisation de l'autoroute Berrechid-Béni Mellal destinée à relier les régions de Tadla-Azilal et du Moyen-Atlas au réseau national des autoroutes et promouvoir le développement du potentiel économique substantiel qu'elles recèlent. Ce projet d'envergure, qui fut lancé en septembre 2009 et dont la livraison devait se faire à fin 2012, s'étale sur 172 km et dispose de trois aires de repos (à Berrechid, Khouribga et Oued Zem), deux stations de péage (Béni Mellal et Berrechid) et quatre ouvrages d'art. Le tronçon autoroutier reliant Khouribga à Béni Mellal ne fut donc inauguré qu'en mai 2014, alors que celui reliant Khouribga à Berrechid, d'une longueur de 77 km, ne sera mis en service qu'à fin du premier semestre de cette année.