La Commission électorale nationale indépendante (Céni) vient de rendre publique la date de l'élection présidentielle désormais fixée au 11 octobre prochain. Mais à peine annoncée que l'opposition proteste et demande d'abord la tenue des élections communales. Des d&ébats en perspective. Le premier tour de l'élection présidentielle en Guinée aura lieu le 11 octobre, a annoncé mardi le président de la Commission électorale, alors que des incertitudes planaient sur la tenue du scrutin, prévu avant la fin de l'année. « L'élection présidentielle aura lieu le 11 octobre 2015 », a déclaré Bakary Fofana, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le doute subsistait jusqu'à présent sur la date du scrutin en raison de l'épidémie d'Ebola et d'un différend entre pouvoir et opposition sur des élections locales censées précéder la présidentielle Ces élections locales auront lieu « fin mars 2016 », souligne M. Fofana. Le second tour, le cas échéant, aura lieu deux semaines après la proclamation des résultats définitifs du premier. Le chef de l'Etat Alpha Condé a assuré à plusieurs reprises que l'élection se tiendrait bien en 2015, malgré les acusations de l'opposition qui lui prêtait le dessin d'utiliser l'épidémie d'Ebola pour se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat. L'opposition accuse le président Condé de refuser tout dialogue sur l'organisation de ces scrutins, agitant le risque de violences en cas de « mascarade électorale » et exigeant une supervision internationale. Le ministre des Affaires étrangères, Louncény Fall, a annoncé le 30 janvier que son pays avait « invité les missions d'observateurs internationaux » à suivre la présidentielle afin de « valider la transparence et l'intégrité du processus ». L'opposition, qui réclamait la tenue des élections locales avant la présidentielle, a menacé de boycotter les travaux du Parlement et de la Céni si elle n'obtenait pas gain de cause. Ce scrutin local, dont le dernier remonte à décembre 2005, était initialement prévu durant le premier trimestre de 2014. Le denrier scrutin en Guinée, les élections législatives de septembre 2013, s'était tenu avec près de trois ans de retard. Il avait été précédé par de vives controverses et de violentes manifestations et entaché d'accusation de fraudes. M. Condé est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française, indépendante depuis 1958, dirigée jusqu'alors par des pouvoirs autoritaires, une période jalonnée de coups d'Etat et de répressions sanglantes. L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, est partie en décembre 2013 du sud de la Guinée avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone. L'épidémie a fait plus de 9.800 morts au total dont 2.129 en Guinée, selon l'OMS. Légende : Bakary Fofana, président de la Commission électorale nationale indépendante.