Le Maroc a ratifié, en 1993, la Convention des droits de l'Enfant (CDE). Cependant, certains comportements nuisibles persistent, malgré les lois restrictives en matière du travail des enfants. Les données de l'enquête nationale sur l'emploi du HCP, révèlent que 92.000 enfants âgés de 7 à moins de 15 ans travaillaient en 2012 et plus de 92,4% enfants actifs, sont issus du milieu rural. Surtout dans des secteurs tels que l'agriculture, l'artisanat. Le travail domestique est le plus grave et concerne principalement les petites filles. Selon les estimations de l'étude commanditée, en 2010, par le Collectif « petites bonnes», elles seraient entre 60 000 et 80 000 filles âgées de moins de 15 ans. Cette pratique bénéficie du silence de la loi, d'autant plus que les inspecteurs du travail n'ont pas autorité pour entrer dans les domiciles privés et que les poursuites pénales contre les employeurs d'enfants sont rares. Cette situation est exacerbée par le retard pris dans l'adoption du projet de loi relatif au travail domestique. Initié depuis plus de 2 ans, ce projet de loi, actuellement au Parlement, est remis en cause par les OSC qui lui reprochent entre autre, d'autoriser le travail des petites filles âgées de (15 à 17 ans) en qualité de domestique. Pour ce qui est du mariage précoce autorisé sous la tutelle du juge, l'Enquête Nationale sur la Population et la Santé familiale de 2011parle d'une prévalence nationale de 2,6%, 2,1% en milieu urbain contre 3,2% en milieu rural. Selon les statistiques du Ministère de la Justice, le nombre de mariages des mineures a presque doublé en une décennie, en passant de 7% en 2004 à près de 12% en 2013, soit 18341 à 35152 mineures concernée. Ces mariages concernent essentiellement les filles (99,79% des demandes) âgées de 16-17 ans (96,29%). En 2013, ces mariages dans le milieu urbain ont même dépassé ceux enregistrés dans le milieu rural, atteignant 51,79% contre 48,21%. Tous ces phénomènes incitent à réviser le code de la famille pour l'harmoniser avec la nouvelle constitution et abroger les articles 16, 20, 21 et 22 qui permettent le mariage des mineurs, à mettre en place des politiques publiques favorisant la scolarisation des filles et leur maintien dans le système éducatif ou de formation professionnelle de manière à permettre leur insertion socioprofessionnelle, à mettre en place un cadre juridique qui permette de protéger les petites filles de l'exploitation économiques, qui pénalise l'emploi des mineures et qui prévoit les mesures de réinsertion.