Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a appelé mercredi à un "débat national élargi" sur la question de la peine de mort, lors d'un panel au siège européen de l'ONU à Genève. "Le CNDH est conscient que le thème de l'abolition de la peine de mort est l'objet de prises de position contradictoires au sein de la société, d'où l'importance d'engager un débat national sur cette question", a souligné le secrétaire général du conseil, Mohamed Sebbar. Il a rappelé que le Maroc a consacré le droit à la vie dans l'article 20 de la Constitution de 2011 et pratique un moratoire sur les exécutions depuis 1993. "Pourtant, les tribunaux continuent de prononcer des condamnations à la peine capitale et 120 condamnés à mort sont actuellement détenus dans les prisons", a relevé le secrétaire général au cours de cette conférence biannuelle organisée dans le cadre de la 28e session du Conseil des droits de l'Homme. Dans ses recommandations, le CNDH préconise de voter en faveur de la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies appelant à un moratoire sur la suspension de l'exécution de la peine de mort, dans la perspective de son abolition. Il appelle également à adhérer au deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, lequel protocole vise à abolir la peine capitale. Au cours de cette réunion-débat, le sous-secrétaire général de l'ONU aux droits de l'Homme, Ivan Simonovic, a souligné que quelque 160 pays des cinq continents ont aujourd'hui soit aboli la peine capitale, soit choisi de ne pas l'appliquer. "Un nombre sans précédent d'Etats ont apporté leur soutien à une résolution appelant à un moratoire sur les exécutions capitales en tant que première étape d'une abolition future", a-t-il rappelé, regrettant toutefois que certains pays réintroduisent la peine de mort et d'autres la maintiennent pour certains délits.