Un premier avion iranien est arrivé, dimanche 28 février, à Sanaa, au lendemain de la signature d'un accord entre Téhéran et des responsables de l'aviation de la capitale yéménite, contrôlée par la milice chiite des Houthis. L'appareil de la compagnie Mahan Air est arrivé à Sanaa avec à son bord une équipe du Croissant rouge iranien et des caisses de médicaments, selon un responsable de l'aviation yéménite. Il a ajouté que des diplomates iraniens étaient présents pour accueillir ce vol, le premier entre les deux pays depuis des années. L'agence officielle Saba, contrôlée par les Houthis, qui sont entrés dans Sanaa en septembre et ont renforcé leur emprise sur la capitale en janvier, a indiqué que le Yémen et l'Iran ont signé un accord de coopération aéronautique, le samedi 27 février. L'accord, signé à Téhéran entre l'Autorité de l'aviation civile yéménite et son homologue iranienne, autorise Mahan Air et la compagnie Yemenia à assurer 14 vols chacune par semaine. Selon Saba, une délégation houthie, menée par un membre de son conseil politique, Saleh al-Sammad, s'est rendue dimanche à Téhéran, pour une visite qualifiée d'»officielle» et destinée à «renforcer la coopération, notamment économique et politique, entre les deux pays». Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a qualifié cet accord d'illégal et promis de demander des comptes à ceux qui l'avaient signé, a indiqué un membre de son entourage. Il a tenu ces propos en recevant des dizaines de dignitaires des différentes provinces. M. Hadi, qui a été assigné à résidence par les Houthis pendant un mois, s'est enfui de Sanaa, le 21 février, et s'est réfugié à Aden, la grande ville du sud du Yémen. « Nous avons choisi de venir à Aden après que les Houthis ont occupé la capitale Sanaa », a-t-il dit. « Venir à Aden ne signifie pas revenir à la partition du pays comme le prétendent certains, mais préserver la sécurité et stabilité du Yémen », a ajouté le président qui a accusé à plusieurs reprises l'Iran d'être derrière les Houthis. M. Hadi a également réaffirmé son rejet de tout ce qui s'est passé à Sanaa, en disant qu'il s'agit d'un coup d'État dans tous les sens du terme. Il a annoncé son intention de faire face aux Houthis. Le 24 février, le secrétaire d'État américain, John Kerry, a affirmé que le soutien apporté par l'Iran aux miliciens chiites Houthis a contribué à leur avènement et à la chute du gouvernement à Sanaa. Le lendemain, l'Iran a catégoriquement rejeté ces accusations.