Le président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, a dénoncé le «coup d'Etat» des Houthis et rejeté comme «nulles et non avenues» toutes les mesures prises par la puissante milice chiite, quelques heures après avoir fui Sanaa où il était assigné à résidence. Dans un communiqué qu'il a signé en tant que président alors qu'il était démissionnaire, M. Hadi affirme que «toutes les mesures prises et nominations faites depuis le 21 septembre sont nulles et non avenues, et illégitimes». Il a exhorté la communauté internationale à «rejeter le coup d'Etat» de cette milice. Un conseiller du président avait affirmé auparavant que M. Hadi «restait le président légitime et avait démissionné sous la pression des Houthis» qui sont entrés dans la capitale le 21 septembre. M. Hadi a appelé la commission nationale chargée de rédiger une nouvelle Constitution devant transformer la république en fédération, à se réunir à Aden ou dans la province de Taëz --qui échappent au contrôle des Houthis-- jusqu'à ce que Sanaa «redevienne une capitale sûre pour tous les Yéménites et jusqu'au retrait de toutes les milices armées». Le président Hadi, a appelé les M. Hadi a également appelé à ce que «soit mis fin à l'assignation à résidence» du Premier ministre Khaled Bahah et d'autres responsables à Sanaa, et à la libération de toutes les personnes enlevées. Il a exhorté les pays arabes et le Conseil de sécurité de l'ONU à «protéger le processus au Yémen (...) et de ne légitimer en aucun cas le coup d'Etat». Le président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi avait fui, samedi 20 février, la capitale yéménite, où il était assigné à résidence par la puissante milice chiite au pouvoir à Sanaa, plongeant le pays encore un peu plus dans l'inconnu. Appuyé par l'Occident et l'ONU, M. Hadi a trouvé refuge à Aden, dans le sud du pays, après que des membres de sa garde eurent réussi à l'exfiltrer de sa maison, selon son conseiller. On ignore les circonstances exactes de son départ. Selon un de ses conseillers, il est parti «sans aucun arrangement, sans même en informer aucun parti politique» et est parvenu à gagner Aden, fief de ses partisans, dans le sud dont il est originaire. Les miliciens qui l'assiégeaient ont aussitôt investi sa résidence. Le convoi à bord duquel Abd Rabbo Mansour Hadi a quitté Sanaa était composé de dizaines de véhicules, et est passé par la ville de Taëz, selon un haut responsable de sécurité à Aden. Il est logé dans une résidence présidentielle du quartier de Khormaksar. Vendredi, à Aden, qui fut la capitale du Yémen du Sud indépendant jusqu'en 1990, des affrontements ont opposé des membres des Comités de défense populaire, loyaux au président démissionnaire Hadi, à des policiers, accusés de coopérer avec les Houthis. Une source policière a affirmé pour sa part que les miliciens des Comités avaient attaqué le barrage. Aden, comme les autres provinces du sud et du sud-est du Yémen échappent à l'autorité des Houthis auxquels ils sont hostiles.