Le Comité conjoint Maroc-USA, chargé du suivi de l'Accord de libre-échange (ALE) conclu entre le Maroc et les Etats Unis, est à sa quatrième session. La session de vendredi dernier à Rabat, s'inscrit dans la continuité de celle tenue en décembre 2012 à Washington et a permis aux deux partenaires de procéder à une première évaluation des neuf années de mise en œuvre de l'ALE et de dégager une sorte de feuille de route devant tracer les contours des actions à mener dans le futur. Au fait, l'enjeu consiste, à travers ce premier bilan, à explorer les pistes et moyens à même d'insuffler une nouvelle impulsion aux relations commerciales dans la perspective de mieux répondre aux objectifs visés et de faire de ce partenariat un catalyseur de rapprochement des deux communautés d'affaires et de développement du commerce bilatéral et des flux des investissements. D'autant plus que de par et d'autre, l'on estime que les résultats atteints demeurent en deçà de ceux escomptés. Les deux parties estiment qu'elles peuvent « faire mieux ». Pour le représentant adjoint au Commerce américain pour l'Europe et le Moyen Orient, Daniel Mullaney, qui avait à s'exprimer lors d'une table ronde sur l'ALE, organisée au siège de l'Ambassade des Etats Unis, vendredi après-midi, «le bilan de l'Accord de Libre Echange (ALE) est très positif et nous travaillons pour l'améliorer davantage». M. Mullaney, qui avait pris part plus tôt dans la journée aux travaux de la quatrième session du Comité conjoint Maroc-USA, chargé du suivi de cet accord conclu en 2004 entre le Maroc et les Etats Unis et entré en vigueur depuis 2006, a réaffirmé que le Maroc présente de grandes opportunités en tant que hub vers le Maghreb, l'Afrique et l'Europe, soulignant que les compagnies américaines sont conscientes de cette réalité. Evoquant les actions du comité conjoint, le responsable américain a précisé que les discussions ont porté sur plusieurs thématiques dont les moyens à mettre en œuvre pour accentuer et diversifier les investissements, l'élimination des barrières et entraves au commerce, notamment dans les secteurs de l'agriculture et des produits industriels et la réduction des délais et des charges aux frontières américaines pour les PME. Et d'ajouter que l'accent a été mis sur l'importance d'assurer une plus large connaissance et familiarisation avec les pratiques et procédures américaines, au profit des acteurs économiques marocains. M. Mullaney a constaté avec satisfaction le respect des règles de la propriété industrielle, un élément vital et incontournable, selon lui, tant pour les entreprises marocaines qu'américaines. Répondant à une question de L'Opinion afférente au volet agricole de l'ALE, M. Mullaney a précisé que les efforts se focalisent sur les produits périssables et les standards sanitaires, en ajoutant que «les produits marocains jouissent d'une très bonne réputation sur le marché américain». Evoquant l'accord bilatéral de facilitation du commerce visant à promouvoir les échanges commerciaux entre les deux pays, signé en novembre 2013 à Washington à l'occasion de la visite de travail effectuée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux Etats-Unis d'Amérique à l'invitation du président Barack Obama, M. Mullaney a affirmé que cet accord porte désormais ses fruits avec des délais plus courts aux frontières et une fluidité accrue des exportations dans les deux sens. Pour M. Mullaney, le rôle du gouvernement est certes d'établir des ponts et assurer des facilités, n'empêche que c'est au secteur privé d'assurer la croissance, notamment des échanges. Les requêtes marocaines telles qu'exprimées par le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Mohammed Abbou, qui avait à coprésider avec M. Daniel Mullaney cette quatrième session, consistent dans la nécessité d'accélérer le processus de la certification SPS (sécurité et protection de la santé) pour plusieurs produits frais prioritaires. Pour la partie marocaine, qui avance avoir « satisfait à toutes les exigences requises par les autorités américaines en charge de cette question», cette demande a été soumise en 2011. Une déclaration de coopération en matière de SPS est stipulée dans l'ALE et il suffit juste de mettre en œuvre les actions convenues et de se mettre d'accord sur les meilleures pratiques pour pouvoir atteindre les objectifs escomptés, précise-t-on du côté marocain. Toutefois, on déplore que les opérateurs économiques marocains rencontrent encore des difficultés dans l'accès au marché américain, et ce, en dépit des efforts déployés par les PME nationales pour répondre aux standards américains. Du coup, estime-t-on, les responsables doivent les accompagner, leur faciliter la voie et leur préparer les conditions nécessaires « pour qu'ils puissent accroître le commerce bilatéral et établir un partenariat fructueux et mutuellement bénéfique ». En ce qui concerne la flexibilité des règles d'origine pour les produits textiles accordée au Maroc depuis l'entrée en vigueur de l'accord en 2006 et qui prendra fin le 31 décembre 2015, le Royaume réitère sa demande de prorogation du «Tarif Preference Level (TPL)» pour 10 ans supplémentaires. S'agissant de la logistique, « le Maroc compte sur son partenaire américain pour aider les entreprises marocaines, particulièrement les PME, à maîtriser la chaîne logistique en vue de contribuer à leur compétitivité, comme cela a été convenu dans le Plan d'Action Bilatéral, adopté en novembre 2013 lors de la visite Royale à Washington», a insisté M. Abbou. Pour ce qui est de la sécurité du fret maritime, le Maroc réitère sa requête de pouvoir bénéficier de la certification des opérateurs agréés dans le cadre de la «Secure Freigh Initiative», a-t-il poursuivi. Le Maroc souhaite également s'enquérir de la suite réservée aux programmes de coopération où les deux parties pourront collaborer sur la Sécurité du Fret Maritime, notamment à travers le programme «d'opérateur agréé» (CBP: C-TPAT), a-t-il précisé. Le ministre a appelé aussi à poursuivre l'assistance technique relative au commerce, faisant savoir que les demandes marocaines de cette assistance «seront établies et classées par ordre de priorité afin de permettre à la partie américaine de faire en sorte que tous les programmes répondent aux besoins essentiels du Royaume».