Lors de cette seizième édition du Festival National du Film, qu'abrite la ville de Tanger du 20 au 28 du mois courant, un hommage particulier est rendu à la comédienne Malika Omari (70 ans), en reconnaissance à ses innombrables contributions tant sur les planches que sur les écrans, grand et petit. Malika Omari compte parmi la deuxième génération des comédiennes marocaines, celle de Naima Lamcharki, Fatima Benmeziane, Nezha Regragui, Fatima Regragui, Chaabia Adraoui, bien que les parcours artistiques varient de l'une à l'autre. Comme ses collègues, elle s'intéressa très tôt, dès l'age de 15 ans, au jeu théâtral en fréquentant d'abord les troupes de théâtre amateur dans sa ville natale Marrakech. L'école française où elle étudia va consolider son penchant. Ses premiers compagnons de route sont Aziz Mouhoub, Abdellah Amrani, Mohamed Hassan Joundi, Fatima Benmeziane et un certain Ahmed Omari, devenu plus tard son époux, tous originaires de la même ville décidés à faire carrière dans le théâtre. Leur destination est Rabat qui comptait déjà un centre de formation en art dramatique. Elle s'y inscrit avec ses compagnons en 1960 et eut comme professeurs des formateurs étrangers mais également des Marocains notamment Ahmed Tayeb Laalej. Ce dernier va monter avec ses étudiants un bon nombre de pièces auxquelles participe Malika Bellamine Alaoui, car c'est le véritable nom de l'actrice marrakchie. "Hadda" comme "Balgha Mashoura" ne sont que des titres parmi tant d'autres de pièces à succès écrites par le très prolifique Tayeb Laalej. En 1974, la comédienne rejoint avec les autres lauréats du centre la troupe "Maamora", créée par le ministère de la jeunesse et du sport. C'est l'occasion pour elle d'élargir son répertoire en interprétant divers rôles dans des pièces écrites par Laalej ou Tayeb Saddiki adaptées de Molière, Shakespeare, Marivaux, Ibsen, Taoufik Hakim, etc...Elle tint parfois le rôle principal comme dans la pièce adaptée de "Tartuffe" par Saddiki retitrée "Wali Allah" en 1966. C'est à peu près à la même époque qu'elle est tentée par le cinéma. Elle eut son premier rôle en 1964 sous la direction de Larbi Bennani qui l'engagea avec son mari dans un film de vulgarisation: "Le logis des hommes". Dans les années 70 on va la retrouver dirigée par Richard C. Sarafian dans "The next man"(1976) puis plus tard par Franco Zeffirelli dans "Jésus de Nazareth"(1978). Cependant, c'est sur le plan national que sa contribution est plus prolifique puisqu'on va la retrouver régulièrement sur le grand comme sur le petit écran. C'est l'mage d'une mère ou d'une épouse d'une condition aisée ou moyenne, qu'elle va le plus souvent inculquer au public déjà familiarisé à cette image par les nombreux rôles qu'elle interprétés sur les planches en particulier aux cotés de Mohamed Jam depuis les années 90 et dont elle ne s'en sépara jamais au même titre que sa collègue Nezha Regragui. "Les amis d'hier", "Destin de femme", "Femmes et femmes", "Yacout", "Le résistant inconnu", "Lalla chafia", "Abbe s ou jouha n'est pas mort", "L'histoire d'une rose" ne sont que quelques titres de la longue filmographie de Malika Omari qu'elle a forgée par un talent sur et une force tranquille.