C'est nouvelle phase, dans la lutte contre Boko Haram, qui a commencé après le sommet africain de Yaoundé, au Cameroun. Un sommet qui s'est terminé lundi 16 février. Les chefs d'Etat d'Afrique centrale se sont réunis pour tenter d'élaborer une stratégie commune afin de lutter contre le groupe islamiste Boko Haram et de le mettre hors d'état de nuire. Ce sommet extraordinaire s'est déroulé dans cet esprit avec, pour principale annonce, l'activation - pour la première fois - du pacte d'assistance mutuelle et de solidarité qui lie les pays de la CEEAC. Un fonds d'urgence à reverser au Cameroun et au Tchad en soutien à l'effort de guerre a ainsi été arrêté. Il est de 50 milliards de francs CFA, soit 76 millions d'euros. Outre ces financements, les chefs d'Etat et chefs de délégation ont convenu de divers appuis en équipement militaire et logistique à affecter aux deux pays déjà engagés dans la guerre contre Boko Haram, mais aussi d'actions à portée sociale et de développement en direction des localités et des populations exposées à la menace jihadiste. Ce sommet a aussi été le cadre des retrouvailles, pour la première fois, entre Paul Biya et Idriss Déby, depuis que ce dernier a décidé d'engager les troupes tchadiennes dans la guerre contre Boko Haram. Devant la grave menace de déstabiliser l'ensemble de la sous-région, tous les intervenants ont martelé l'importance de travailler main dans la main à tous les niveaux pour des victoires certaines, car le désormais déclaré ennemi numéro un de l'Afrique Centrale dispose de moyens militaires et humains semblables à ceux d'une armée conventionnelle sophistiquée ( ), d'où la nécessité d'un élan de solidarité active de la Communauté envers ces deux Etats pour une réponse appropriée, rapide, collective et multidimensionnelle. « Le groupe Boko Haram est hyper armé et équipé, aux ambitions inavouées et veut étendre ses tentacules à travers tout le continent en tentant d'imposer un nouveau mode de vie qui ne rime pas à celui pratiqué dans les pays modernes », ont reconnu les participants à ce sommet extraordinaire. Dénonçant la vision opaque du groupe Boko Haram, le secrétaire général de la CEEAC, l'ambassadeur Ahmed Allam-Mi, a souligné que « ce sommet est historique, car il est dédié à une nébuleuse difficile à cerner, impossible à localiser avec exactitude et aux revendications obscures et actes barbares et injustifiables ». Le sommet de Yaoundé a été marqué par la présence de cinq Chefs d'Etat, ceux du Cameroun, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, du Congo, de la RCA et du Tchad, président en exercice de la CEEAC, en plus du représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique Centrale. Cette rencontre de haut niveau a débouché sur la mise en place d'une stratégie prenant en compte la nécessité de la solidarité envers le Cameroun et le Tchad dans leur combat contre les incursions meurtrières de Boko Haram, en cohérence avec les autres initiatives internationales, notamment celle de la Commission du bassin du Lac Tchad, la Force multinationale mixte autorisée par l'Union africaine (UA). Seulement, la question est de savoir si cette somme suffira à combattre Boko Haram, une secte très armée.