L'aviation tchadienne a bombardé samedi la ville nigériane de Gamboru, située à la frontière camerounaise et tenue depuis plusieurs mois par le groupe islamiste Boko Haram, a-t-on appris de sources sécuritaires tchadiennes et camerounaises. Gamboru est séparée d'un pont d'à peine 500 mètres de la ville camerounaise de Fotokol où des combats ont opposé vendredi islamistes nigérians et soldats tchadiens. Un premier raid a été mené par l'armée tchadienne samedi à la mi-journée par deux chasseurs qui ont largué leurs bombes sur la ville, selon ces sources s'exprimant sous couvert d'anonymat. Par ailleurs, trois soldats tchadiens ont été tués lors d'attaques menées par le groupe islamiste nigérian Boko Haram dans le nord du Cameroun, selon un communiqué de l'armée tchadienne précisant que 123 islamistes avaient également été tués. Le bilan est de «trois morts et 12 blessés» au sein de l'armée tchadienne et de 123 islamistes tués après deux attaques menées jeudi et vendredi dans la région de Fotokol, où un contingent tchadien est déployé, selon l'état-major des armées tchadiennes. Les militaires ont été tués «par des engins explosifs de fabrication artisanale», a précisé l'état-major. Entre 1 500 et 2 500 soldats tchadiens sont déjà présents en territoire camerounais pour lutter contre Boko Haram. Le président tchadien Idriss Deby, qui a appelé à une large coalition contre Boko Haram, a annoncé clairement son intention d'en découdre et sa volonté de reprendre la ville stratégique de Baga sur les rives du lac Tchad au nord du Nigeria, prise début janvier par les islamistes au cours d'une offensive très meurtrière contre les civils. L'Union africaine enverra des soldats Des chefs africains ont accepté d'envoyer 7500 soldats combattre l'insurrection de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. Cette mesure a été adoptée après que l'Union africaine (UA) a exhorté les chefs d'État à approuver le déploiement de soldats de cinq pays d'Afrique de l'Ouest pour combattre le groupe terroriste, a indiqué le président du conseil de paix et de sécurité de l'union, Samil Chergui. Les chefs de l'Afrique qui membres de l'Union africaine sont rassemblés à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour un sommet de deux jours qui a pris fin samedi. Les pays africains tentent de faire front commun avec la communauté internationale pour combattre le terrorisme. Jeudi, le Tchad a envoyé des avions de chasse et des soldats qui sont parvenus à chasser les extrémistes d'une ville frontalière du nord-est du Nigeria. C'était la première intervention militaire étrangère en sol nigérian. Boko Haram a tué des milliers de personnes depuis cinq ans, et enlevé plus de 276 jeunes filles d'une école de Chibok en avril. La plupart n'ont pas été retrouvées, et de récents attentats-suicides par des jeunes filles ont attisé les craintes que les étudiantes soient utilisées par les militants pour combattre. Le conflit a déplacé plus d'un million de personnes et tué environ 10 000 personnes dans la dernière année, selon un conseil américain de relations internationales, le CFR. Ban Ki-moon approuve une intervention contre Boko Haram Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies est d'accord pour une intervention contre le groupe terroriste Boko Haram. Ce samedi 31 janvier 2015, il a salué la volonté de l'Union Africaine de créer une force régionale de lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram. « Je salue la décision de l'UA et des pays de la région d'établir une force multinationale contre Boko Haram », a-t-il indiqué en marge d'un sommet de l'Union Africaine. Cette déclaration du Secrétaire général de l'ONU intervient après la décision prise, dans la nuit de jeudi à vendredi, par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine d'envoyer des hommes pour contrer l'avancée inquiétante de la secte Boko Haram. En effet, l'Union Africaine a appelé à la création d'une force militaire régionale forte de quelque 7500 hommes pour contrer le groupe terroriste. Depuis 2009, Boko Haram poursuite ses offensives meurtrières au Nigeria. Non content de semer la peur au Nigeria, le groupe terroriste a étendu ses tentacules au Cameroun voisin où il a fini par créer la psychose. Sentant ce groupe devenir de plus en plus dangereux, surtout lorsqu'il a rasé la ville nigériane de Baga, le Président tchadien, Idriss Déby a eu la diligence de déployer son armée pour aller « reconquérir la ville assiégée ». Une initiative qui a eu la bénédiction de l'Union Africaine, puisque l'organisation panafricaine a décidé de déployer toute une armada pour contrer la progression de ce groupe dirigé par le redoutable Abubakar Shekau.