Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a salué le rôle d'avant garde joué par le Maroc pour l'instauration de la paix dans le monde ainsi que les efforts déployés par le Royaume en matière de lutte contre le terrorisme, qui ont permis d'enregistrer d'importants résultats sur les plans régional et international. M. Cazeneuve, qui a été reçu samedi à Rabat par le chef du Gouvernement, Abdelilah Benkirane, dans le cadre de la visite qu'il effectue dans le Royaume, a de même souligné l'attachement de son pays au partenariat maroco-français, et sa ferme volonté d'ouvrir de nouvelles perspectives de coopération bilatérale, indique un communiqué du département du chef du gouvernement. Lors de cette entrevue, qui s'est déroulée en présence notamment du ministre de l'Intérieur, du ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur et de l'ambassadeur de France à Rabat, les deux parties ont abordé les perspectives futures des relations bilatérales, mettant en avant le partenariat privilégié qui unit les deux pays. Elles ont également réitéré leur volonté commune de renforcer la coopération bilatérale dans différents domaines, en particulier sur le plan sécuritaire. A ce sujet, le ministre français de l'intérieur a déclaré que "Le Maroc est un partenaire clé pour assurer la sécurité et lutter contre le terrorisme. C'est tout d'abord vrai dans le domaine du renseignement, un domaine dans lequel l'expertise du Maroc est précieuse et dans lequel les services marocains ont réussi à démontrer toute leur efficacité en démantelant ces derniers mois plusieurs cellules et filières terroristes", a déclaré M. Cazeneuve lors d'un point de presse conjoint avec le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad, à l'issue de leur entretien. Le ministre français a salué à cette occasion le professionnalisme des services de renseignement marocains et la place du Maroc en tant que partenaire de la France dans le domaine sécuritaire. M. Cazeneuve s'est, dans ce sens, félicité de l'action menée par la Direction générale de la surveillance du territoire. "Je veux à cet égard saluer l'action menée par la Direction générale de la surveillance du territoire en premier lieu par son directeur général, M. Abdellatif Hammouchi", a dit le ministre français, ajoutant que le rôle de cette direction est "déterminant dans la lutte que nous menons contre le terrorisme". "Cette coopération avec le Maroc dans le domaine sécuritaire, nous souhaitons continuer à l'approfondir", a-t-il souligné le ministre français, indiquant avoir convenu avec son homologue marocain de faire davantage encore dans les domaines de la lutte contre la migration irrégulière, le crime organisé et le trafic des stupéfiants. Il a été également décidé de renforcer le champ opérationnel entre les services des deux ministères, les visites croisées entre les collaborateurs permettant d'approfondir ces relations. La lutte contre la radicalisation est un autre champ de coopération à encourager avec le Maroc, selon le ministre français, d'autant plus, dit-il, que le Royaume "fait figure de référence grâce aux efforts déployés pour promouvoir l'Islam ouvert et tolérant, porteur d'espoir, auprès des Marocains à l'étranger mais aussi dans son environnement régional". Il cite les programmes de formation d'imams étrangers menés par les autorités marocaines. "Nous avons sur ce terrain-là beaucoup de choses à faire ensemble", a-t-il dit. Le ministre a saisi cette occasion pour réaffirmer "avec force la condamnation la plus sévère" des actes antimusulmans ayant suivi les récents attentats en France. "Ceux qui s'en prennent à des musulmans en raison de leur croyance religieuse, s'en prennent à la République dans son ensemble. C'est inacceptable", a-t-il martelé. "Nous avons beaucoup à faire avec le Maroc pour lutter contre toute forme d'amalgame et rappeler haut et fort que les actes barbares commis en France n'ont rien à voir avec l'Islam et ne peuvent d'ailleurs se revendiquer d'aucune religion ou culture", a-t-il dit avant de souligner que "face à la menace commune, le rétablissement de notre pleine coopération était une exigence et un souhait partagé. Elle montre que dans les moments difficiles, l'amitié entre le Maroc et la France est plus forte que tout". Il a ajouté que "cette détermination commune à lutter contre le terrorisme et à promouvoir un message de tolérance doit reposer sur un climat de confiance réciproque", soulignant que l'accord du 31 janvier crée les conditions d'une coopération judiciaire efficace entre les deux pays. Il a rappelé à cet égard que SM le Roi Mohammed VI et le président français François Hollande ont bien relevé, à l'occasion de leur rencontre, le lundi 9 février, à Paris, "combien le Maroc et la France sont déterminés ensemble contre le terrorisme et de coopérer dans le domaine de la sécurité", notant que "cette détermination commune est plus importante que jamais au moment où nos deux pays font face à une grave menace terroriste dont la France a récemment payé le prix". Pour le ministre français, cette capacité "absolument remarquable" qui permet de surmonter les difficultés, main dans la main, illustre "la volonté politique qui existe de haut niveau de part et d'autre de préserver un partenariat d'exception entre nos deux pays". "La France a toujours été l'ami du Maroc et elle l'est aujourd'hui plus qu'elle ne l'a jamais été", a souligné M. Cazeneuve qui a tenu à transmettre ses remercîments les plus chaleureux aux autorités et au peuple marocain, et en premier lieu à SM le Roi pour les messages de solidarité adressés au lendemain des attentats qui ont frappé la France. "Ces messages montrent combien le Maroc et la France sont unis dans la sauvegarde des messages de liberté, d'ouverture et de paix. Ils nous rappellent que nous avons un rôle important à jouer ensemble face au terrorisme et à l'intolérance des deux côtés de la Méditerranée", a dit M. Cazeneuve. "L'entretien que je viens d'avoir avec M. Cazaneuve, a été l'occasion, pour nous, de réaffirmer notre entière disposition à renforcer davantage la coopération entre nos services de sécurité respectifs", a souligné, pour sa part, le ministre de l'intérieur, M. Mohamed Hassad. Cette coopération, a-t-il précisé, portera particulièrement sur "la lutte contre le terrorisme, par un échange confiant et intense de renseignements et d'expériences". Le ministre a indiqué que l'entretien a aussi été l'occasion pour approfondir "nos échanges sur les évolutions récentes de la menace terroriste dans la région et de définir les secteurs prioritaires de la coopération" entre les ministères marocain et français de l'Intérieur. M. Hassad a affirmé avoir convenu avec son homologue français "de multiplier les contacts entre les responsables en charge de la sécurité dans les deux pays pour continuer à œuvrer, ensemble, dans le sens d'une meilleure coordination pour faire face au terrorisme et à la criminalité organisée, sous toutes ses formes, consolidant ainsi la vigueur du partenariat d'exception" qui lie les deux pays. Il a rappelé que cette réunion, tenue en présence du ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Cherki Draiss, fait suite à la signature d'un nouvel accord entre le Maroc et la France en matière de coopération judiciaire.