Le nombre de chômeurs s'est accru de 86.000 personnes, 63.000 en milieu urbain et 23.000 en milieu rural portant le volume global du chômage au niveau national à 1.167.000 personnes. L'économie marocaine a créé 27.000 postes d'emploi en milieu urbain mais a perdu de 6.000 en milieu rural. Les 21.000 nouveaux emplois constituent le solde entre une création de 58.000 postes dans les secteurs des "services" et de l'"agriculture, forêt et pêche" et une perte de 37.000 par celui de l'"industrie y compris l'artisanat". Le secteur des BTP a, quant à lui, connu une stagnation dans son volume d'emploi. Enfin signalons que 62% des actifs occupés sont sans diplôme. 11,4% seulement des actifs sont bachelier ou plus. La participation de la femme à l'emploi est encore en deçà des aspirations des Marocains, avec un taux de 22,6% au niveau national et à peine 13,9% en milieu urbain Avec 11.813.000 personnes, la population active âgée de 15 ans et plus s'est accrue, entre les années 2013 et 2014, de 0,9% au niveau national (+1,4% en milieu urbain et +0,3% en milieu rural). La population en âge d'activité (population âgée de 15 ans et plus), quant à elle, s'est accrue de 1,5%. Ainsi, le taux d'activité, avec un accroissement du volume de la population en âge d'activité plus important que celui de la population active, est passé, entre les deux périodes, de 48,3% à 48%, enregistrant une diminution de 0,3 point. Au cours de cette période, 24.000 postes d'emplois rémunérés ont été perdus, résultat d'une création de 43.000 en milieu urbain et d'une perte de 67.000 en milieu rural. L'emploi non rémunéré a enregistré une hausse de 61.000 postes en zones rurales et une perte de 16.000 postes en zones urbaines, ce qui correspond à la création de 45.000 postes au niveau national. L'économie marocaine a ainsi connu la création nette de 21.000 postes d'emploi, résultat d'une création 27.000 en milieu urbain et d'une perte de 6.000 en milieu rural. De 10.625.000 emplois en 2013, le volume de l'emploi est passé en 2014, à 10.646.000. Le taux d'emploi, quant à lui, avec un accroissement du volume de la population en âge d'activité plus important que celui de la population active occupée, a reculé de 0,5 point au niveau national, passant de 43,8% à 43,3%. Il a également baissé de 0,5 point dans les deux milieux de résidence, de 36,4% à 35,9% en milieu urbain et de 55,2% à 54,7% en milieu rural. Les services, principal recruteur En effet, au niveau national, le secteur des "services" a créé 42.000 postes, ce qui correspond à un accroissement de 1% du volume d'emploi du secteur, contre une création annuelle moyenne de 109.000 emplois au cours des trois dernières années. Les nouveaux emplois créés au niveau de ce secteur, résultent principalement de la création de 29.000 postes par la branche du "commerce de détail et réparation d'articles domestiques" et de 10.000 postes par celle des "services personnels". De même, l'"agriculture, forêt et pêche" a créé 16.000 postes d'emploi, représentant une hausse de 0,4% du volume d'emploi du secteur, contre une création de 58.000 postes l'année dernière et une perte de 3.000 postes, en moyenne, au cours des trois dernières années. En revanche, le secteur de l'"industrie" qui comprend aussi l'artisanat a perdu 37.000 postes d'emploi, ce qui correspond à une baisse de 3% du volume d'emploi du secteur, enregistrant ainsi presque le double de la perte annuelle moyenne des trois dernières années, estimée à 18.000 postes. Le recul du volume d'emploi dans ce secteur est le fait principalement de la perte de 32.000 emplois par la branche du "textile, bonneterie et habillement". De son côté, le secteur des BTP, après avoir perdu en moyenne annuelle 14.000 postes d'emploi au cours des trois dernières années, a connu une stagnation de son volume d'emploi. Par milieu de résidence, l'évolution se présente comme suit : En milieu urbain, à l'exception du secteur de l'"industrie y compris l'artisanat" qui a perdu 20.000 emplois, correspondant à une baisse de 2,1% du volume d'emploi dans le secteur, tous les autres secteurs ont vu leur volume d'emploi augmenter: En milieu rural, hormis le secteur de l'"agriculture, forêt et pêche" qui a créé 13.000 postes d'emploi, correspondant à un accroissement de 0,3% du volume de l'emploi du secteur, et celui des "services" qui a presque stagné, connaissant une création de 1.000 postes d'emploi (+0,2%), tous les autres secteurs ont vu leur volume d'emploi diminuer Près des 2/3 des actif sans diplômes Il ressort de l'analyse des principales caractéristiques de la population active occupée que: 62% des actifs occupés sont sans diplôme, 26,6% ont un diplôme de niveau moyen et 11,4% un diplôme de niveau supérieur. Selon le secteur d'activité, la part des actifs occupés n'ayant aucun diplôme passe de 42,8% dans les services à 51,9% dans l'industrie et à 63% dans les BTP pour atteindre 84,1% dans l'"agriculture, forêt et pêche" ; Le taux de participation des femmes à l'emploi est de 22,6% au niveau national, 13,9% en milieu urbain et 36,2% en milieu rural ; 10,3% des actifs occupés sont sous-employés avec de grandes disparités entre secteurs d'activité: 17% dans le secteur des BTP ; 10,3% au niveau de l'agriculture, forêt et pêche; 9,4% dans les services; 8% au niveau du secteur de l'industrie y compris l'artisanat. près de deux salariés sur trois (62,6%) exercent leur emploi sans contrat de travail, notamment dans le secteur de l'"agriculture, forêt et pêche" où cette proportion atteint 91,6% ; l'emploi non rémunéré représente 22,5% de l'emploi au niveau national et 41,6% en milieu rural ; 8,2% des actifs occupés exercent leur emploi en tant qu'occasionnels ou saisonniers ; près de huit actifs occupés sur dix (79,5%) ne disposent pas de couverture médicale, 94,4% en milieu rural et 64,8% en milieu urbain. Parmi les salariés, cette proportion est de 58,2% au niveau national, 81,6% en milieu rural et 49,6% en milieu urbain ; Près du quart (23,6%) des actifs occupés et 37% de ceux exerçant dans le secteur des BTP expriment le désir de changer leur emploi. Les raisons évoquées portent principalement sur la recherche d'une meilleure rémunération pour 71,2%, de conditions de travail plus favorables pour 9,6%, d'un emploi stable pour 9,5% et d'un emploi plus adéquat à la formation reçue pour 4,9% ; 1,6% des salariés au niveau national et 2,1% en milieu urbain déclarent avoir bénéficié d'une formation, prise en charge par l'employeur, au cours des 12 derniers mois ; 50% des actifs occupés parviennent à concilier entre leur vie privée et leur vie professionnelle, 30% avec difficultés, 17% avec beaucoup de difficultés et 3% n'y arrivent pas malgré tous les efforts déployés ; il ressort des données de l'enquête qu'environ 3% des actifs occupés sont affiliés à une organisation syndicale ou professionnelle, 5% en milieu urbain et moins de 1% en milieu rural. Parmi les salariés, cette proportion atteint à peu près 6% au niveau national, 7% en milieu urbain et moins de 2% en milieu rural. Evolution et caractéristiques du chômage La population active en chômage s'est accrue de 8% au niveau national, passant de 1.081.000 en 2013 à 1.167.000 chômeurs en 2014, ce qui correspond à 86.000 chômeurs en plus, 63.000 en milieu urbain et 23.000 en milieu rural. Le taux de chômage est ainsi passé, entre les deux périodes, de 9,2% à 9,9% au niveau national, de 14% à 14,8% en milieu urbain et de 3,8% à 4,2% en milieu rural. Les hausses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées, en milieu urbain, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+2,1 points), les femmes (+1,5 point), et les diplômés (+1,3 point). Le chômage demeure en particulier élevé parmi les diplômés et les jeunes âgés de 15 à 24 ans, c'est ainsi que : Le taux de chômage est de 4,7% parmi les personnes sans diplôme, de 15,5% parmi ceux ayant un diplôme de niveau moyen au niveau desquels il enregistre 22,4% parmi les diplômés de la spécialisation professionnelle, et de 20,9% parmi les detenteurs d'un diplôme de niveau supérieur avec en particulier un taux de 24,1% pour les lauréats des facultés. Il est de 20,1% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 et de 38,1% parmi les citadins d'entre eux, contre 9,9% pour l'ensemble des personnes âgés de 15 ans et plus. Par ailleurs, l'enquête révèle que : près de huit chômeurs sur dix (80,1%) sont des citadins ; près des deux tiers (62,6%) sont âgés de 15 à 29 ans ; plus du quart (27,6%) détiennent un diplôme de niveau supérieur ; près de la moitié (45,4%) sont primo-demandeurs d'emploi ; près de six chômeurs sur dix (59,2%) chôment depuis plus d'une année ; et près de trois sur dix (29,2%) se sont retrouvés au chômage suite au licenciement ou à l'arrêt de l'activité de l'établissement employeur. Le volume des actifs occupés en situation de sous emploi a augmenté, entre les deux périodes, de 978.000 à 1.100.000 personnes (de 530.000 à 589.000 personnes dans les villes et de 448.000 à 511.000 dans les campagnes). Le taux de sous emploi est ainsi passé de 9,2% à 10,3% au niveau national, de 8,4% à 9,5% dans les villes et de 10,1% à 11,2% dans les campagnes. Selon le secteur d'activité économique, les personnes exerçant dans les BTP, avec un taux de sous-emploi de 17%, sont les plus touchées par ce phénomène au niveau national ; un constat relevé aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. Les personnes exerçant dans le secteur de l'"agriculture, forêt et pêche" viennent en deuxième position avec 10,3%.