1975, un 18 décembre précisément, Houari Boumédiène avait ordonné l'expulsion de l'Algérie de 45 mille familles marocaines. Un épisode douloureux mais dont les plaies demeurent toujours ouvertes. Le journaliste Diego Minuti de l'agence de presse italienne Ansa, rappelle que 45 mille familles marocaines, qui résidaient depuis longtemps en Algérie, ont été victimes le 9 décembre 1975 d'un décret 'inattendu'' d'expulsion, pour ne pas dire de déportation, signé par le Président algérien de l'époque, Houari Boumédiene. Ce décret stipule que les Marocains résidant en Algérie, même depuis des générations, doivent quitter dans les plus brefs délais le territoire algérien. La cruauté de la décision algérienne était d'autant plus amère qu'elle intervenait au moment même où on célébrait la fête de l'Aid Al Adha, fête religieuse célébrée sous le signe de la solidarité et de la fraternité. Le journaliste relève que ce qui avait accentué l'ampleur du drame dans cette histoire c'est que de nombreux jeunes marocains étaient nés en Algérie et au-delà de leur origine, ils ne se voyaient aucunement étrangers dans ce pays qu'il considéraient comme le leur. Dépouillés et expulsés Autre point douloureux et injuste de ce drame, les familles expulsées de leurs foyers se sont vues aussi obligées d'abandonner leurs biens, argents et bijoux. Ceux qui avaient pu rester et échapper au « décret inique » , ils n'ont dû leur « salut » qu'à la soumission à de vils chantages, relève l'agence italienne d'information qui a indiqué que les Marocains qui avaient choisi de rester en Algérie ont été contraints à «de terribles compromis», notamment les jeunes filles «obligées à des mariages de convenance avec des hommes plus âgés». Quarante années sont passées et les plaies demeurent toujours ouvertes, d'autant plus que les membres de ces quarante cinq mille familles attendent toujours que justice leur soit rendue. Réunies au sein de l'Association pour la défense des Marocains expulsés d'Algérie (ADMEA), ces familles marocaines ont vu leur initiatives pour obtenir justice, jusqu'à présent, vaines et sans réponse et se heurtent à l'entêtement des autorités d'Alger qui rejettent toutes les démarches des institutions internationales pour les rétablir dans leur droit, notamment en 2009 quand le Comité international des Droits de l'Homme avait « demandé à Alger de reconsidérer ses décisions à ce sujet ».