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Point de vue : Témoignage marocain irresponsable devant l'APCE sur l'islam et les musulmans d'Europe
Publié dans L'opinion le 04 - 02 - 2015

Le lundi 26 janvier 2015, à Strasbourg, la Commission des questions politiques et de la démocratie, en coopération avec la Commission de la culture, de la science, de l'éducation et des média de l'APCE ( Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe), a organisé une audition sur le thème : «attaques terroristes à Paris : ensemble pour une réponse démocratique».
Cette initiative fait suite aux attentats perpétrés à Paris contre la rédaction de Charlie Hebdo et l'hypermarché cacher, ainsi qu'à Montrouge et où, au total, dix sept personnes ont été lâchement assassinées. Les questions suivantes constituent le soubassement de cette rencontre : quel constat peut-on tirer des événements précédents ? Quelles peuvent être les pistes de réflexion en termes de mesures gouvernementales et législatives, quelles actions peut-on envisager à l'école et dans les quartiers sensibles ? Et enfin, la laïcité est -elle encore un cadre contre l'intégrisme ?
Pour introduire ce débat qui devait donner lieu mercredi 28 janvier 2015 à un rapport avec le vote d'une résolution et une recommandation, deux intellectuels ont été invités pour être auditionnés, présentés ainsi par le président de séance, dès l'ouverture des travaux. Il s'agit en premier lieu de Caroline Forest, "journaliste française qui a collaboré à Charlie Hebdo, travaillé notamment sur l'islamisme et la laïcité". Il s'agit en second lieu de Driss Ajbali,"sociologue franco-marocain, essayiste, directeur du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, directeur d'une association qui vient en aide aux réfugiés et spécialiste dans le domaine de la lutte contre la violence".
L'invitation lancée par le Conseil de l'Europe est donc très importante, permettant au travers de regards croisés, d'enrichir et de nuancer l'analyse, ainsi que de proposer des pistes d'action dans le domaine étudié, mais à condition bien entendu que chacune des personnes externes sollicitées, respecte l'objet du débat et fournisse une analyse objective.
Alors que son exposé aurait dû s'inscrire dans la thématique "attaques terroristes à Paris : ensemble pour une réponse démocratique", comme l'a fait la journaliste française que l'on peut écouter sur la vidéo, Driss Ajbali préféra en fait parler essentiellement de l'islam et des Musulmans en Europe.
L'intervention du sociologue a fait l'objet de plusieurs compte rendus et lectures. L'une d'entre elles a été publiée notamment par les sites Hespress et Maglor, ainsi que par le site officiel du CCME lui même, avec le titre suivant en arabe : "Ajbali défend l'islam et les Musulmans de France devant le Conseil de l'Europe". La parution chez Maglor est signée simplement par "la Rédaction", tandis que pour les autres supports, le nom de Ayoub Errimi est donné comme auteur. Par ailleurs, de nombreuses listes de diffusion ont été également mobilisées pour relayer la diffusion.
À notre sens, cette publication en arabe ressemble plus à une opération de "com" et nous allons montrer dans ce qui suit, où se situe cette complaisance. Pour ce faire, nous préférons nous référer directement à l'intégralité de la vidéo diffusée par l'APCE concernant ces auditions et intitulée : "audition sur les attaques terroristes à Paris, ensemble pour une réponse démocratique".
Cette vidéo montre, propos directs à l'appui, que l'intervention du sociologue-directeur du CCME, n'est pas comme on l'aurait souhaité, une défense de l'islam et des musulmans de France en particulier et des musulmans d'Europe en général. Elle est au contraire une mise en cause de l'islam et des musulmans en Europe et leur attaque de manière frontale, avec des propos offensants, blessants, scandaleux et stigmatisants. Surtout dans ce climat de suspicion qui règne en Europe, où les musulmans ont besoin de soutien des responsables d'institutions nationales des pays d'origine, et non pas que ces derniers les stigmatisent. Par conséquent, en tant que citoyen marocain et au delà de la personne auditionnėe, cette intervention d'un représentant d'une institution nationale censée défendre au contraire la dignité et les intérêts moraux également de la communauté marocaine résidant à l'étranger, ne peut nous laisser indifférent.
Pour le sociologue et directeur du CCME, il n'y'a pas un islam en Europe, mais des islams d'Europe, qui sont à appréhender au pluriel : "l'islam de France n'a rien à voir avec l'islam de Hollande. L'islam de Belgique n'a rien à voir avec l'islam d'Espagne. Par conséquent, l'idée selon laquelle il y'a un islam d'Europe est fantasmagorique . Cependant, il y a 20 millions de musulmans. Ces islams d'Europe se comportent et partagent cinq caractéristiques communes". Outre le caractère "balkanisé", "urbain", les islams d'Europe se caractérisent selon lui par trois autres éléments :
1- Il s'agit d'un "islam pauvre, d'ouvriers, et il y a eu beaucoup de complaisance sur cette question depuis une vingtaine d'années. Parce que c'est un islam pauvre, on a fermé les yeux sur le fait qu'il aille chercher l'argent ailleurs".
2- C'est un "islam inculte. Ce n'est pas un islam encadré par des savants. C'est un islam qui ressemble aux gens qui le portent, qui sont très souvent des analphabètes. Vous savez l'islam en Hollande, quand je vois les jeunes en Hollande ( et là je vois là-bas mon amie Khadija Aârib -qui est députée aux Pays-Bas-), quand je vois des jeunes en Hollande, des fois ils ne parlent ni l'arabe, ni le français. Ils parlent le hollandais et le rifain".
Par conséquent, dans cette approche inadmissible, irresponsable et dangereuse qui ne fait qu'accentuer certains préjugés concernant l'islam, sont considérées comme incultes, ignorantes et analphabètes toutes les personnes qui sont de confession musulmane en Europe.
3- C'est un "islam municipal", très diffèrent d'une ville à une autre : "Particulièrement pour la France, c'est un islam municipal : l'islam de Lille n'a rien à voir avec l'islam de Strasbourg, qui n'a rien à voir avec l'islam de Marseille.."
Mais l'orateur n'explique pas en quoi consiste ces différences et pourquoi l'islam varie d'une ville à une autre, comme s'il n'était pas unifié par les mêmes préceptes.
De mon point de vue, au lieu de démonter et de déconstruire les arguments de ceux qui procèdent aux amalgames, cette intervention devant l'APCE, vidéo à l'appui, ne rompt pas avec l'islamophobie ambiante en France en particulier, avec le dénigrement et la stigmatisation des musulmans dans ce pays, et par conséquent également des Marocains dans l'Hexagone et en Europe en général. Ainsi, l'intervenant demande notamment à "sortir du déni" suivant : "le déni qui consiste à dire pour les musulmans, oui mais ça, ce n'est pas l'islam. L'islam est une religion de paix. Certes, tous les musulmans ne sont pas terroristes. Mais là, il y a un fait clair. Sur les quinze dernières années, la plupart des terroristes sont musulmans. Donc, il faut que l'on soit très clair sur ce point."
Par rapport à cette déclaration, transcrite littéralement de la vidéo diffusée par l'APCE et que tout un chacun peut vérifier, la synthèse en arabe parue de manière complaisante sur certains sites d'information marocains, est plutôt "arrangée". Elle dit une chose bien différente : "(...) l'orateur a demandé à tous les membres du Conseil de l'Europe de réfléchir sur le sens des "événements de Charlie Hebdo", au lieu d'accuser l'islam et les musulmans : "ces derniers ne sont pas des terroristes. Par contre ces derniers temps, la plupart des terroristes prétendent être des musulmans, ce qui crée un amalgame au sein des sociétés européennes".
Par conséquent, il y'a une sorte de faux, une déformation et une manipulation manifeste dans la traduction. Il suffit d'écouter attentivement la cassette à partir de la 25éme minute et de comparer ce qui a été dit avec le texte de la synthèse "travaillée" en arabe. Pour la clarté de l'analyse, la transparence en terme de position politique et l'honnêteté de la démarche réellement suivie, on ne doit pas utiliser le double langage : une version dans un sens franco-français en langue française à Strasbourg, et une version arrangée dans un autre sens en arabe pour l'opinion publique marocaine en général et la communauté ( pardon LES communautés ! ) marocaine ( S) à l'étranger en particulier.
A propos des caractéristiques communes de ce qui a été appelé les "différents islams d'Europe", quelques questions sont à poser et remarques à formuler au sociologue qui est en même temps directeur du CCME :
1- La contribution dans un pays laïc comme la France, à la création de mosquées ou à leur fonctionnement par un pays comme le Maroc, serait-elle de la "complaisance" des autorités françaises ?
2-Si l'accent a été mis sur l'islam de "pauvres" et "d'ouvriers", pourquoi concernant la composition actuelle de la communauté marocaine à l'étrange, l'intervention du sociologue à t-elle occulté l'existence significative et croissante des élites, des cadres, des commerçants, des professions libérales, des artistes, des sportifs, des universitaires et des diverses compétences marocaines à l'étranger, dont on parle tant par ailleurs dans le discours du CCME et du ministère chargé des MRE et des affaires de la migration ? Toutes ces compétences ne sont-elles pas civilisées et bien intégrées ? De par cette analyse tronquée et une certaine conception intégriste de la laïcité, ces compétences seraient elles "exclues" du champ religieux ?
3- Est-on analphabète aux Pays-Bas lorsqu'on ne parle pas français, comme le relève la vidéo? Et pourquoi en France, ne serait-on pas analphabète lorsqu'on ne parle pas le néerlandais ?
4-Si les jeunes (marocains) en Hollande ne connaissent pas l'arabe, que fait notamment la Fondation Hassan II pour les MRE dans ce domaine ?Rappelons que le sociologue fut pendant deux mandats consécutifs, parrainé par la Fondation comme membre de l'ex-CCDH. Par ailleurs, pourquoi le CCME qui comprend en son sein un groupe de travail "cultures, éducation et identités", n'a émis aucun avis consultatif sur cette revendication très importante des MRE de l'enseignement de l'arabe ( et de l'amazigh) aux nouvelles générations à l'étranger? Pourtant, selon L'article 2 du dahir n°1-07-208 du 21 décembre 2007 portant création du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, le Conseil a pour attribution et prérogative d'émettre des avis notamment sur "les principales orientations des politiques publiques permettant aux Marocains résidant à l'étranger le maintien de liens étroits avec leur identité marocaine et notamment celles relatives à l'enseignement des langues, l'éducation religieuse et l'action culturelle."
Pourquoi par ailleurs, contrairement aux dispositions de l'article 18 de la Constitution, le Conseil supérieur de l'éducation et de la formation, ne comprend en son sein aucun représentant de la communauté marocaine à l'étranger, dans le cadre de la dynamisation de la démocratie participative en direction des MRE, et pourquoi ce Conseil ne s'occupe pas sérieusement du dossier de l'enseignement de l'arabe et de l'amazigh ainsi que de la culture marocaine ( ELCO) en direction des citoyens marocains à l'étranger ?
5-Si l'islam marocain d'Europe est également "inculte", pourquoi là aussi, le CCME qui dispose d'une autre commission intitulée "cultes et éducation religieuse", n'a pas rempli son rôle également en émettant des avis consultatifs dans le domaine de l'encadrement et de l'éducation religieuse, alors qu'il compte parmi ses membres des imams ? Par ailleurs, que fait le Conseil Européen des Oulèmas Marocains ( CEOM), ONG de droit belge basée à Bruxelles, en matière d'encadrement, pour que l'islam marocain en Europe ne reste pas "inculte", porté par des "analphabètes", comme ceci a été dit de manière méprisante, insultante et arrogante ? Certes, le 7 janvier 2015, à partir de Bruxelles, le CEOM a publié un communiqué exprimant le "profond sentiment de consternation et de choc" à propos de "la fusillade mortelle" au siégé de Charlie Hebdo. Par la même occasion, il a exprimé" l'attachement indéfectible de la communauté musulmane en Europe aux valeurs démocratiques qui assurent notre vivre ensemble dans le respect mutuel, en dépit de nos différences".
Cependant, où est l'action sur le terrain et à long terme du CEOM pour répondre aux besoins de la communauté marocaine en Europe dans sa vie religieuse : en particulier la prémunir contre l'islamisme radical, tout discours de nature extrémiste ou déviant, la rattacher à ses racines marocaines, la mettre à l'abri de tout fanatisme, extrémisme ou tentation terroriste, lui faire acquérir les bases de l'islam éclairé, d'ouverture, de tolérance et de pondération ?
6-Témoignant sur ses propres enfants lors de son intervention, le sociologue qui travaille au Maroc, non pas "depuis 5 ans" comme il l'a déclaré mais bien plus, parle de "mes enfants dont le destin est ici (en France) parce qu'ils sont nés ici, ils sont Français". Ce choix personnel est respectable. Mais en tant que directeur du CCME et tout en tenant compte de la double nationalité, rien n'est dit sur la nécessaire protection notamment de l'identité nationale par rapport au Maroc des Marocains résidant à l'étranger, comme le stipule l'article 16 de la Constitution rénovée de juillet 2011.
Concernant l'avenir, l'intervenant avance l'élément suivant : " Je pense que l'islam, et je le dis très clairement, a une chance inouï d'être en Europe et particulièrement en France. C'est la première fois dans l'histoire de l'islam, qu'il est confronté à quatre réalités réunies ensemble. Il est confronté à la laïcité, il est confronté à la modernité, il est confronté à la liberté et il est confronté à la démocratie. Toutes réunies, cela devrait être une chance non pas pour les musulmans d'Europe, mais pour l'islam dans son ensemble, parce que c'est ici ( sous entendu en Europe et spécialement en France), qu'il doit y avoir une réflexion importante. Cette chance n'a pas été saisie jusqu'ici".
Si l'on retient bien la leçon de la précédente "fatwa" sociologique, l'islam dans son ensemble, ne peut se développer, s'épanouir et évoluer qu'à partir de l'Europe. Dans aucun pays musulman actuel, y compris au Maroc, il n'y aurait de compatibilité entre islam d'un côté, modernité, liberté et démocratie de l'autre. Par ailleurs, selon cette conception péjorative, diffamante et méprisante de l'islam et des musulmans en Europe, relayée sans discernement ni esprit critique par une dépêche MAP-Strasbourg du 27 janvier 2015, "l'ijtihad" ou effort de réflexion et de rénovation de l'islam ne peut provenir d'aucun pays musulman. Le salut de l'islam dans sa globalité, ne pourrait être que le fait de l'Europe et plus particulièrement de la France, d'où jaillirait l'islam des lumières !
Cocorico !!!
Au total, dans le cadre de la "diplomatie parallèle" et au sein même du CCME, n'y a t-il pas des personnes beaucoup plus compétentes pour parler avec maîtrise et discernement de l'islam et des musulmans en Europe ?
Par ailleurs, il nous semble important que les décideurs au Maroc, en particulier ceux qui suivent de près le dossier stratégique d'intérêt national de la communauté marocaine résidant à l'étranger, tirent les leçons de ce qui s'est passé à l'APCE à Strasbourg, le 26 janvier 2015. Il en est de même des parlementaires marocains qui suivent régulièrement les travaux de l'APCE, dans le cadre du Partenariat pour la Démocratie dont bénéficie le Maroc. Ces parlementaires, ne doivent-ils pas se démarquer publiquement de ce qui s'est dit de manière irresponsable sur l'islam et les musulmans d'Europe par le sociologue-directeur du CCME !?
*Universitaire à Rabat, chercheur spécialisé en migration


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