Dans le cadre du Festival International d'arts plastiques « Couleurs de Doukala », organisé récemment sous le signe « Doukala, pont pour le rapprochement entre les cultures », un vibrant et émouvant hommage a été rendu aux quatre vétérans des arts plastiques : Ahmed Benyessef, Houssein Tallal, Abdellad Dibaji (Maroc) et Hisham Ahmed Binjabi (l'Arabie Saoudite). Initié conjointement par l'Association « Zouhour pour l'Art et le Patrimoine » et l'Association « Forum Régional de la Culture et du Développement », cet hommage, comme l'indiquent Nabil Fahmi et Zhour Maanani, est une reconnaissance à leur génie créateur et à leur parcours artistique riche en aventures et en expériences contemporaines. En effet, ces artistes de renom ont été honorés lors de la cérémonie d'ouverture qui a eu lieu à l'espace hôtelier Pullman et des trophées d'honneur leur ont été remis par des acteurs culturels, et ce en présence effective de plusieurs personnalités officielles, associatives et artistiques. Lors de cet hommage solennel, Hisham Ahmed Binjabi, l'une des figures majeures du réalisme moderne en Arabie Saoudite, a estimé que cet «acte symbolique est un geste louable et un véritable hommage à tous les artistes précurseurs qui ont posé réellement les jalons d'un art authentique qui défend l'identité arabo-musulmane : « Je tiens à exprimer des valeurs nobles vouées à la quiétude au sens plein du terme, en exploitant les indices et les repères du patrimoine collectif : C'est un pacte visuel qui symbolise notre rapport profond avec la terre. En tant qu'artiste peintre, j'essaie à ma manière de mettre en valeur cette culture humaine selon une vision moderne qui repose sur la réflexion, la méditation et la nouveauté. Comme le Maroc, l'Arabie Saoudite, terre de spiritualité, a offert au monde de nombreuses expériences artistiques aussi bien au niveau de la peinture qu'au niveau de l'architecture dont l'influence a marqué la vie intellectuelle à l'échelle mondiale. A ce propos, je tiens à vous confier chaleureusement que j'avais le grand plaisir de faire la connaissance de l'artiste peintre renommé Houssein Tallal. », déclare l'artiste. Dans son livre de référence « l'esthétique chromatique dans le réalisme moderne », le critique d'art et plasticien chercheur Mohammed El Bandouri a mis en relief l'expérience créative de Hisham Ahmed Binjabi, notant que ce dernier est considéré actuellement comme l'un des noms majeurs de l'art plastique : Il a commencé très tôt à peindre. On ne saurait certes citer toutes les expositions de l'artiste dont le travail plastique est habité par le souci de la forme et de la couleur Le cadre expérientiel évoluera aussi avec le contenu, toutes unités iconographiques confondues. L'originalité de sa démarche se traduit par un univers plastique multidimensionnel qui s'inscrit dans la culture pittoresque dans ses aspects romantiques. Le choix de l'artiste peintre de renom Hossein Tallal selon les organisateurs n'est pas fortuit et vient récompenser et couronner ses efforts entrepris depuis plusieurs années. Sa bonne image de marque en termes de recherche et création fait de lui l'une des figures illustres de l'art moderne aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. Hossein Tallal est Lauréat du grand prix du Salon d'Hiver du Maroc en 1965. Il expose dès 1967 à La Galerie Roue à Paris, puis à la fameuse galerie Parisienne VERCARMER en 1970. Ses œuvres ont été également sélectionnées à la même date au Salon de Mai (Musée d'art moderne). Il a participé à plusieurs expositions de grande envergure à travers le monde comme à la Fondation Miro de Barcelone mais aussi au Danemark, aux États-Unis ou encore en Égypte... Il a été adopté par Zadkine (considéré comme l'un des plus grands maîtres de la sculpture cubiste) et reconnu par des critiques d'art de renom à l'instar de René Huyghe, éminent professeur au collège de France et à l'Ecole du Louvre de Paris et historien de l'art, qui lui avait consacré un texte dans le monumental livre qu'il avait publié sous le titre « les art dans le monde » chez Larousse. Et, depuis cinquante ans, Hossein Tallal n'a eu de cesse de façonner une œuvre picturale romantique habitée de personnages fantasques dans le regard desquels se mêlent des sentiments énigmatiques : « c'est la seconde fois que j'ai cet hommage expressif de la part de l'Association Zouhour pour l'art et le patrimoine et aussi de la part du Forum Régional de la Culture et du Développement en présence effective d'artistes peintres de différents horizons et de passionnés de mon art. Je suis vraiment sensible à cette bonne et délicate initiative prise par ces deux organismes associatifs en hommage à mon parcours artistique. A ce titre, je tiens à relever que cette intention louable dénote de façon évidente l'esprit de reconnaissance et de consécration par amour pour l'art et par admiration à ses acteurs incontournables. Il est à signaler que cette activité artistique d'ordre international ressuscite la ville d'El Jadida et démontre, et c'est aussi ma profonde conviction, que la culture et l'art contribuent de près au développement des hommes et de leurs cités. Dans cette optique, je voudrais bien citer ce que disait Feu SM Hassan II dans son discours prononcé le 19 décembre 1963, en s'adressant aux artistes lors de la Rencontre Internationale des Arts au Maroc : « Et je leurs dis : dans le domaine de la sagesse, de la vertu et de l'art ; il n'y a point de limite à la connaissance et il n'y a point de terme à la recherche. Je les encourage aussi pour qu'ils soient des membres actifs de cette grande famille des penseurs et des artistes qui, lorsque tout semble s'écrouler, restent les amarres entre les peuples, les continents, les religions et les races ... ». J ‘espère que dans d'autres villes du Royaume, aura aussi des festivals et des rencontres d'arts plastiques qui jouent le rôle d'un lien important entre les artistes et les publics. », précise Hossein Tallal. Ahmed Benyessef, l'homme et l'artiste de renom, est catalogué parmi les maitres de la figuration expressionniste au Maroc, qui, par leurs chefs d'œuvres et leurs confidences mémorables, ont marqué les grandes instances de notre temps. Il a fait ses études à l'École des beaux-arts de Tétouan et à l'École supérieure des beaux- arts de «Santa Isabel de Hongrie» où il avait obtenu le titre de professeur de dessin. Cet artiste ayant plus de 40 ans de carrière a évolué autour de plusieurs écoles artistiques, passant du «figuratif» au «néo figuratif» qui, par la suite, se transforme en «réalisme» et en «hyper réalisme» pour marquer un retour au «figuratif» à expression impressionnante. Sur ce festival international, Semseddin Ziya, artiste de la Turquie nous a accordé ce témoignage : « C'était une bonne occasion pour avoir une idée générale sur quelques tendances de l'art contemporain au Maroc. J'avoue qu'il y a des bons artistes marocains qui ont pu produire des œuvres remarquables au point de vue esthétique, ce qui confère à l'art marocain une qualité et une originalité incontestables. Je tiens à saluer vivement tous les membres de l'Association « Zouhour pour l'Art et le Patrimoine » ainsi que les acteurs de l'Association « Forum Régional de la Culture et du Développement » d'avoir initié ma participation à ce Festival International des Arts Plastiques ». Ce Festival a été marqué par la participation d'un parterre distingué d'artistes peintres d'ici et d'ailleurs, en l'occurrence Hind Nussair, Saeed Allaoui, Hisham Ahmed Binjabi (l'Arabie Saoudite), Ghassan Zainal, Salah Zainal, Burhan Jabr Hassoon (Irak), Ahmed Almansi France), Manal Mahasseb Hofer (Egypte), Olga Leila (Russie), Mehmet Gursoy, Salih Yon, Nadid Paker Gurcuoglu, Semseddin Ziya, (Turquie), Mohammed Ali Bilal ( Mauritanie), Hannah Hardy ( Angleterre), Salouha El Hamdi, Fatma Hajji (Tunisie), Massimo De Angelini (Italie), Ayoob Albluchy( Aman), Abdulrahman Mohamed Almutawah, Hassan Al Mulla (Qatar), Mohammed Al Madhoun (Palestine), Amina Hammadi (Algérie), Khaled Assedek Lybie).