La 46ème session ordinaire du CESE, présidée par M.Nizar Baraka, a été consacrée à une étude sur l'économie sociale et solidaire qui constitue un véritable piller de l'économie nationale et qui s'inscrit dans une logique de complémentarité visant à produire la croissance inclusive, assurer une meilleure mobilité sociale et améliorer la durabilité de l'économie. En s'appuyant sur les données disponibles et sur l'audition des différentes parties concernées, le Conseil a voulu aboutir à un constat partagé sur les objectifs et les dispositifs associés à l'économie sociale et solidaire. Objet d'une auto-saisine confiée à la Commission permanente chargée des Affaires de Formation, de l'Emploi et des Politiques Sectorielles, cette thématique a été choisie au vu du caractère inclusif réducteur des inégalités de l'économie sociale et solidaire et eu égard au potentiel offert par ce secteur pour assurer une croissance inclusive. "A travers ce rapport qui est une auto-saisine, le CESE propose un certain nombre de recommandations en vue de donner un nouveau souffle et d'assurer une meilleure organisation du secteur", a déclaré à la MAP, M. Baraka, en marge de cette rencontre. Ce rapport, a-t-il ajouté, permettra, également, à travers l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), d'assurer une dynamique encore plus importante et plus structurée aux différentes structures (coopératives, associations et les mutuelles), en donnant "un accent particulier à l'aspect commercialisation et un appui au commerce équitable au Maroc". Dans sa présentation, le rapporteur de la commission chargée de la rédaction de ce rapport, M. Mohamed Moustaghfir, a fait savoir que le Conseil a pu observer que le développement du secteur fait face à de nombreuses contraintes d'ordre juridique, institutionnel et socioéconomique. "On a essayé de faire un benchmark international pour avoir une idée des bonnes pratiques dans plusieurs pays à savoir, la France, la Finlande, l'Espagne, l'Equateur et le Canada", a indiqué M. Moustaghfir, soulignant que cette "ouverture sur l'international permettra d'avoir une idée sur les différentes formes des entreprises de l'économie sociale et solidaire, à savoir l'entrepreneuriat social". Ainsi, le CESE propose un ensemble de mesures permettant à l'Economie sociale et solidaire de devenir un secteur économique à part entière, et de connaître un développement renforcé dans sa capacité à créer de la valeur économique et à produire une croissance inclusive. Le CESE recommande, par ailleurs, l'adoption d'un cadre législatif dédié permettant au Maroc de participer au mouvement mondial de reconnaissance accrue du secteur de l'ESS, de renforcer et mettre en place un système de gouvernance national et régional qui pourra dynamiser et accompagner le développement du secteur et sa croissance et d'accompagner et intégrer le développement des acteurs du secteur aux politiques économiques et aux grands chantiers du pays. Le Conseil recommande, également, la nécessité d'un cadre juridique et d'une gouvernance nationale adaptée, notamment une instance nationale de promotion de l'économie sociale et solidaire, une politique de pôles de compétitivité "Clusters" régionaux et une intégration de l'économie sociale et solidaire dans le système d'éducation et de formation. Pour plus de transparence et d'efficacité procédurale, le CESE plaide pour l'assainissement et le renforcement de chaque composante de l'économie sociale et solidaire, à savoir le secteur coopératif, le secteur des associations et le secteur mutualiste.