L'année 2014 a été meurtrière en Irak et en Syrie, où la montée en puissance de l'organisation de l'État islamique s'est traduite par une nouvelle flambée de violence. Avec plus de 76 000 morts, la Syrie a ainsi vécu son année la plus sanglante. 2014 restera marquée d'une pierre noire en Syrie et en Irak. Avec plus de 76 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), le conflit syrien a connu son année la plus sanglante depuis son déclenchement en mars 2011. En Irak, les violences consécutives à l'offensive des jihadistes de l'organisation de l'État islamique (EI) ont coûté la vie à plus de 15 000 personnes – le bilan le plus meurtrier pour ce pays depuis 2007. Au milieu des combats en Syrie, le président Bachar al-Assad s'est déplacé mercredi sur une ligne de front à Damas pour souhaiter à ses soldats «la victoire» pour 2015 face aux rebelles et aux jihadistes. Alors que les combats ne connaissent aucun répit entre rebelles et troupes du régime, mais aussi entre rebelles et jihadistes, l'OSDH a fait état de 76 000 personnes tuées en Syrie en 2014, contre plus de 73 000 en 2013 et près de 50 000 en 2012. Parmi les victimes figurent 3 501 enfants, selon l'OSDH qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires dans le pays. S'ajoutent 15 747 rebelles, et 16 979 jihadistes dont une majorité d'étrangers. «Il y a eu cette année un plus grand nombre de jihadistes étrangers tués», selon l'OSDH. Côté loyaliste, 12 861 soldats ont péri, ainsi que 9 766 miliciens syriens et 2 167 miliciens étrangers dont 366 combattants du Hezbollah libanais. Depuis le début du conflit, plus de 200 000 personnes sont mortes, selon l'OSDH, alors que plusieurs millions ont été poussées à la fuite. Montée en puissance meurtrière de l'EI en Irak En Irak, les violences se sont intensifiées en janvier 2014, avec des heurts dans la province occidentale d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie. La prise de Fallouja et de parties de Ramadi, chef-lieu d'Al-Anbar, ont été les signes avant-coureurs de l'assaut majeur lancé début juin par l'EI. Les jihadistes se sont alors emparés de Mossoul, deuxième ville du pays, et de territoires dans cinq provinces irakiennes, avant de pousser vers le nord en août, où ils se sont heurtés à la résistance des combattants de la région autonome du Kurdistan. Au total, 15 538 personnes ont perdu la vie dans les violences à travers le pays en 2014 selon des chiffres publiés jeudi par le gouvernement irakien – soit deux fois plus qu'en 2013 (6 522 morts). «2014 a été l'une des années les plus douloureuses pour les Irakiens à cause de l'offensive du gang terroriste» de l'EI, a déclaré le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi dans ses vœux. Il faut remonter à 2007 pour trouver de tels bilans importants. Cette année là, en plein conflit confessionnel entre chiites et sunnites (2006-2008), les violences avaient causé la mort de près de 18 000 personnes.