Le président Mahmoud Abbas a signé mercredi 31 décembre la demande d'adhésion palestinienne à la Cour pénale internationale (CPI), au lendemain du rejet d'une résolution palestinienne à l'ONU sur un règlement du conflit avec Israël. Outre cette demande qui permettrait de poursuivre des responsables israéliens devant la justice internationale, Mahmoud Abbas a signé 20 autres conventions internationales lors d'une réunion retransmise en direct à la télévision officielle. Les Palestiniens avaient menacé de rejoindre un certain nombre d'organisations internationales si leur résolution prévoyant un règlement du conflit avec Israël sous un an, puis un retrait les deux années suivantes des territoires qu'Israël occupe depuis 1967, était rejetée. La France l'a voté, mais le texte, approuvé par huit membres, a été rejeté, faute de réunir les neuf voix nécessaires. Les conventions signées par Mahmoud Abbas portent notamment sur les "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité", les armes à sous-munitions, la protection des personnes et d'autres domaines susceptibles d'être utilisés dans la future offensive judiciaire que les Palestiniens menacent d'entamer contre des responsables israéliens, notamment après les trois guerres qui ont ravagé la bande de Gaza ces six dernières années. L'adhésion au tribunal de La Haye, une fois entérinée dans un délai d'environ deux mois, permettrait la saisie de la CPI pour enquêter dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Israël et les États-Unis sont fermement opposés à une telle adhésion. Israël a averti mercredi qu'une telle adhésion se retournerait contre les Palestiniens. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a ainsi estimé que les Palestiniens avaient "plus à craindre" qu'Israël de la Cour pénale internationale. "Nous ferons ce qu'il faut pour défendre les soldats de Tsahal, l'armée la plus morale du monde", a ajouté le Premier ministre, alors que les Palestiniens entendent poursuivre devant le tribunal de La Haye des responsables israéliens pour "crimes de guerre", notamment lors des trois dernières offensives lancées par Israël sur la bande de Gaza depuis 2008. "Cette tentative de diktat sera repoussée comme nous avons repoussé le projet de résolution palestinien au Conseil de sécurité", a assuré Benjamin Netanyahou au lendemain de l'échec de la tentative palestinienne de faire adopter un texte fixant un délai de trois ans aux Israéliens pour évacuer les territoires qu'ils occupent depuis 1967. Le gouvernement israélien a d'ailleurs convoqué l'ambassadeur français après le soutien apporté par Paris au projet de résolution palestinien. Patrick Maisonnave doit être reçu vendredi au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem, a expliqué le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon. "Le ministère lui a demandé de venir pour expliquer le vote de la France", a dit le porte-parole. Le soutien français à la démarche palestinienne "a entraîné déception et perplexité côté israélien". La porte-parole de l'ambassade de France en Israël, Sonia Barbry, a confirmé qu'Israël avait demandé la venue de Patrick Maisonnave au ministère. La France, inquiète de la situation dans les Territoires palestiniens, à Jérusalem et en Israël, a pendant des semaines œuvré aux Nations unies à l'élaboration d'un texte de résolution qui serait moins intransigeant que le projet palestinien et serait susceptible d'être adopté par le Conseil de sécurité.