Le repli des prix du pétrole est une aubaine pour la croissance mondiale. Sur l'un des blogs du Fonds Monétaire International (FMI), l'économiste en chef de l'institution multilatérale, Olivier Blanchard, et Rabah Arezki, responsable de l'équipe de recherche sur les matières premières, estiment en effet que « les cours du pétrole ont récemment chuté et tous les acteurs en subissent les effets : producteurs, exportateurs, États et consommateurs. De manière générale, nous y voyons là un coup de fouet pour l'économie mondiale ». Ils ajoutent que leurs simulations signalent une poussée du PIB mondial de l'ordre de 0,3 à 0,7 % en 2015, par rapport à un scénario sans chute des cours. Ils constatent, en outre, que l'offre et la demande jouent dans le net recul des prix constaté depuis juin. Les marchés à terme sembleraient anticiper un rebond des cours du brut, mais ceux-ci se maintiendraient en dessous du niveau des dernières années. Cela étant, l'incertitude est grande quant à l'évolution de l'offre et de la demande à mesure que la situation progressera. Pourtant, les conséquences de la chute des cours de l'or noir seront nécessairement différentes d'un pays à l'autre, mais certains points communs se dégagent : les pays importateurs, parmi les pays avancés et surtout parmi les pays émergents, devraient profiter d'une augmentation du revenu des ménages, d'une réduction des coûts de production et d'une amélioration de leur situation extérieure. La chute des cours du pétrole offre également à de nombreux pays l'occasion de réduire les subventions énergétiques et d'utiliser les montants ainsi épargnés pour financer des transferts mieux ciblés, et à certains la possibilité de durcir la fiscalité énergétique en réduisant par ailleurs d'autres impôts. Quant aux pays exportateurs, ces derniers engrangeront moins de recettes et leurs budgets et leurs soldes extérieurs seront mis à mal. Face à cette situation, ils préféreront procéder à un ajustement graduel, en évitant toute contraction brutale des crédits budgétaires. Autre élément soulevé dans ce blog est que, compte tenu de la production nationale de pétrole aux Etats-Unis, la baisse de la facture énergétique y est moins élevée que pour la zone euro, la Chine et le Japon, observent les deux chercheurs. « Pour la Chine, le surcroît de hausse du PIB devrait s'établir entre 0,4 et 0,7 %. Pour les Etats-Unis, les chiffres s'établissent à 0,2 % et 0,5 % », notent-ils. Sans citer de chiffre, les auteurs soulignent que la dépréciation de l'euro et du yen par rapport au dollar a « quelque peu » annulé les effets bénéfiques du recul du pétrole. Les baisses du prix du pétrole ont aussi des conséquences financières, à la fois directement et par le biais de l'ajustement induit des taux de change. La chute des cours affaiblit la situation financière des entreprises du secteur énergétique, notamment celles qui ont emprunté en dollars, et, partant, elle affaiblit la situation des banques et autres établissements qui ont d'importantes créances sur le secteur énergétique, affirment-ils.