Les Etats-Unis reconnaissent que le groupe de l'Etat islamique (EI) est également présent en Libye. Daech (acronyme arabe de l'EI), qui a proclamé un califat à cheval sur l'Irak et la Syrie, continue donc d'étendre son influence, alors que plusieurs groupes, dans différents endroits du monde, lui ont déjà prêté allégeance. Ce constat intervient au lendemain d'une réunion de la coalition internationale contre Daech lors de laquelle les participants ont assuré que son avancée était «en train d'être stoppée». Jeudi dernier , les ministres de la Justice de l'Union européenne se réunissaient à Bruxelles (Belgique) pour examiner notamment comment améliorer la lutte contre les jihadistes. L'EI a des camps en Libye. Les jihadistes du groupe de l'Etat islamique «ont installé des camps d'entraînement» en Libye, a déclaré, dans la nuit de mercredi à jeudi, le général David Rodriguez, chef du commandement de l'armée américaine pour l'Afrique. Il estime leur nombre à 200 individus et parle de phénomène «très petit et naissant». Il a réfuté l'idée que ces camps puissent devenir une nouvelle cible de l'armée américaine : «Non, pas maintenant.» L'EI «a commencé ses initiatives dans l'est en introduisant des gens. Mais nous devons juste continuer à surveiller et à regarder cela de près à l'avenir pour voir ce qui se passe et si ça se développe toujours», a-t-il expliqué. Ces combattants de l'EI en Libye ne sont pas des volontaires venus de l'étranger mais des membres de milices qui ont fait allégeance à ce groupe jihadiste, a précisé le général quatre étoiles. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont récemment fait part de leur «sérieuse préoccupation» au sujet de la montée de la violence en Libye. Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, les autorités de transition n'ont pas réussi à former une armée et à asseoir leur autorité sur les nombreuses milices qui font la loi dans le pays. Des experts estiment ainsi que la ville de Derna, dans l'est, est devenue un «émirat islamique». L'avancée des jihadistes «en train d'être stoppée». Lors d'une réunion mercredi à Bruxelles (Belgique), accueillie par l'Otan (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord), la soixantaine de pays participant à la coalition internationale contre Daech a fait état de progrès. «La dynamique de l'EI a été stoppée», a assuré John Kerry, le secrétaire d'Etat américain. Le ministre américain des Affaires étrangères a ajouté que, grâce au «millier» de frappes aérienne effectuées, les jihadistes «ont dû changer leurs tactiques. Cela contrarie leurs actions». L'avancée de l'EI est «en train d'être stoppée». La déclaration finale des participants fait d'ailleurs état de «résultats». «Nous allons mener cette campagne aussi longtemps que nécessaire pour gagner», a ajouté John Kerry. «Notre engagement durera certainement des années». Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a quant à lui qualifié l'EI de «fléau». «Tout doit être fait pour l'éradiquer.» «La solution nécessite des bottes sur le terrain. Les bombardements sans un appui terrestre ne permettent pas d'en finir avec EI», a toutefois averti le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia Margallo. La France «prête à multiplier les actions». Le président de la République, François Hollande, a assuré mercredi que la France était prête à «multiplier les actions et à les mener avec rapidité et efficacité» contre Daech en Irak. «Depuis trois mois, a-t-il noté, des actions ont été menées par l'armée irakienne, l'appui de la coalition lui étant acquise, et ces actions ont permis d'avoir des progrès incontestables et des succès militaires et donc politiques», a-t-il ajouté dans une déclaration conjointe avec le Premier ministre irakien Haïdar Al-Abadi, qu'il a reçu à l'Elysée. Bachar al-Assad sceptique. Bachar al-Assad a fait part de son scepticisme quant à l'efficacité des frappes de la coalition internationale contre Daech. Dans une interview à «Paris Match», le président syrien estime que ces frappes «auraient certainement aidé si elles étaient sérieuses et efficaces. C'est nous qui menons les combats terrestres contre Daesch, et nous n'avons constaté aucun changement». «On ne peut pas mettre fin au terrorisme par des frappes aériennes. Des forces terrestres qui connaissent la géographie et agissent en même temps sont indispensables», a-t-il ajouté dans l'hebdomadaire.