C'est une prise importante pour le pouvoir nigérian. Selon le porte-parole de l'armée, les soldats épaulés par des miliciens locaux ont repris le contrôle ce week-end de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. La ville avait été conquise jeudi par le groupe islamiste Boko Haram après plusieurs heures de violents combats. Une victoire symbolique pour le pouvoir nigérian. Par ailleurs, un attentat-suicide a tué une douzaine de personnes à Azare. Chibok n'a pas plus d'importance stratégique qu'une autre ville de la région dans la lutte contre Boko Haram. Mais son poids symbolique est important depuis qu'en avril, le groupe islamiste y a enlevé 276 lycéennes. Ce rapt avait choqué le monde, mobilisant même le Pape, des chefs d'Etats, et des stars internationales. Aujourd'hui, 219 des jeunes filles n'ont toujours pas été retrouvées. Le pouvoir nigérian, très critiqué pour son manque de réactivité après cet enlèvement, n'avait donc pas d'autre choix que celui de reprendre la ville. Reconquête opérée alors que le président Goodluck Jonathan vient de se déclarer candidat à sa succession l'an prochain. L'armée a reçu le soutien d'une milice locale, les Civilian JTF, qui avait déjà repris cette semaine la ville de Mubi, dans l'état d'Adamawa. Un mouvement qui se serait substitué en partie à l'armée et que beaucoup accusent de multiples crimes. Le porte-parole de l'armée dit que la situation est redevenue normale à Chibok et que des opérations de nettoyage sont en cours. Mais plusieurs sources affirment que les insurgés restent présents dans la zone. Boko Haram contrôle toujours une vingtaine de localités.