Le rapport économique et financier accompagnant le projet de loi de finances 2015 procède à une revue des secteurs économiques dont il tente de relever quelques performances au cours des dernières années. A noter que la quasi-totalité des stratégies sectorielles a été initiée avant l'avènement de l'actuel gouvernement et que la politique actuelle se contente de poursuivre les actions engagées dans ce cadre. Le rapport du ministère des finances ne manque pas de relever les dysfonctionnements et les contraintes qui pèsent sur le développement de ces secteurs. La baisse des recettes en 2013 s'explique par la contre-performance des centres d'appels et du BPOO50 et de l'ITO avec des baisses respectives de 6% et 3% contrairement au BPO captif51 (+19%). Par marché, les recettes en provenance de l'UE (90% des recettes totales) se sont contractées de 3,4%. Sur ce marché, la France totalise 72% des recettes totales, suivie de la Belgique (3,5%). L'Amérique est le deuxième marché avec une part de 5% du total des recettes en 2013. L'offre Maroc avait comme objectif de renforcer la compétitivité de ce secteur, notamment, avec la mise en place de 5 zones (Casanearshore, Rabat Technopolis, Fès shore, Tétouan Shore et Oujda Shore). Toutefois, les taux d'occupation, en 2011, de Casanearshore et Rabat Technopolis n'ont été que de 54% et 30% respectivement. Une évaluation à mi-parcours des performances du secteur permet de tirer les enseignements nécessaires au réajustement de l'offre Maroc. En effet, sur le plan conjoncturel, le secteur de l'offshoring a subi, en 2013, les effets négatifs de la conjoncture défavorable en France, liée, d'une part, à la baisse des activités des trois opérateurs télécoms français, suite à l'arrivée de Free sur le marché du mobile et, d'autre part, à la tendance de massification de plusieurs projets IT/BPO en un seul programme et qui favorise l'Inde par rapport au Maroc. A cela s'ajoute, la concurrence des pays lowcost, en particulier des pays de l'Afrique subsaharienne. Sur le plan structurel, le marché de l'offshoring est concentré sur l'UE alors que ce marché ne détient que 30% de la demande mondiale pour les services d'offshoring. L'activité du Maroc est concentrée sur la France (82% pour les centres d'appels et le BPOO et 73% pour l'ITO) qui ne représente que 4% du marché mondial de l'offshoring. Ainsi, les marchés à forte demande mondiale pour les services externalisés (51,1%), notamment les USA et le Canada, ne représentent que 5% du marché de l'offshoring national. Par ailleurs, l'offre offshoring n'arrive pas à se positionner sur le BPO captif (14% du total des recettes en 2013.) Concernant le bassin d'emploi et malgré les programmes mis en place dans le cadre de la stratégie nationale pour l'offshoring, l'offre des ressources humaines, notamment en termes d'ingénieurs (8,653 pour 10.000 habitants), n'est pas suffisante pour le positionnement du Maroc dans les prestations à forte valeur ajoutée. En outre, le manque de compétences linguistiques des jeunes opérant dans le secteur constitue une barrière pour la diversification des marchés. Sur la base du bilan des réalisations de l'offre offshoring et vu le contexte international marqué par une reprise progressive et une amélioration de la situation économique en Europe, les opportunités de développement du secteur au Maroc sont prometteuses. Il convient, donc, de revoir les contours de l'offre Maroc afin de donner une nouvelle impulsion au secteur, en tenant compte de l'évolution et de l'agressivité commerciale croissante des concurrents. Dans ce sens, il s'agit d'améliorer l'attractivité du site Maroc en relevant le statut des P2I à celui des zones franches, tout en procédant au déploiement d'un effort substantiel de réduction de coût pour Oujdashore par rapport aux principales P2I pour encourager l'installation des investisseurs. Il s'agit aussi de repenser la cartographie du portefeuille client pour diminuer la forte dépendance aux sous-traitants français et s'ouvrir sur les marchés anglophones, hispanophones et arabophones. Il serait opportun de se positionner sur le marché européen du KPO54 francophone, exigeant en termes de maîtrise de la langue française et dont le Maroc dispose du grand atout de la langue par rapport aux principaux centres du KPO en offshore, notamment l'Inde et les Philippines. Il serait, également, opportun de garantir l'adéquation entre les formations et les besoins du secteur pour pallier au déséquilibre entre la demande des entreprises et l'offre des demandeurs d'emplois. Dans ce sens, il y a lieu de considérer l'opportunité de rehausser le nombre d'heures du programme Call Académie plafonné actuellement à 400 heures. La mise en oeuvre effective du plan d'accélération industrielle 2014-2020 serait une occasion pour exploiter ces perspectives prometteuses du secteur. Dans ce cadre, il convient de signaler que deux conventions concernant le secteur de l'offshoring ont été signées. La première concerne le développement du secteur de l'offshoring entre l'Etat et les associations représentant le secteur et la seconde concerne l'amélioration de l'offre télécom en faveur du secteur de l'offshoring et vise à réduire les prix des connexions internationales et de location des liaisons à l'international.