L'Association a organisé une rencontre sur les potentialités du secteur. La Direction des Etudes et des Prévisions Financières a également publié une étude sur les opportunités de l'offshoring. Rappelons que le Royaume a lancé en 2005 une offre Maroc ayant pour objectif d'atteindre une contribution de 15 milliards de dirhams et 100.000 emplois à l'horizon 2015. Pour son premier petit déjeuner-débat de l'année 2011, l'Association des Femmes chefs d'entreprise du Maroc a choisi comme thème : «Secteur de l'Offshoring : Nouvelles Opportunités pour la création de richesses». Cette rencontre a été animée par Saloua Karkri Belkeziz, Administrateur Directeur général de GFI Maroc et présidente fondatrice de l'AFEM. Lors de cette rencontre, la présidente d'honneur de l'AFEM a dressé un état des lieux du secteur de l'offshoring au Maroc : quels sont les activités qui le représentent, comment le secteur est-il organisé, quelles sont les opportunités qu'il présente pour les femmes chefs d'entreprise, ainsi que les perspectives d'avenir du secteur au niveau national. Offshoring, secteur à fort potentiel Le Maroc a identifié l'offshoring comme un secteur à fort potentiel et comme un véritable moteur de croissance pour l'économie du pays. Dans ce sens, le Maroc a lancé en 2005 une offre Maroc ayant pour objectif d'atteindre une contribution de 15 milliards de dirhams et 100.000 emplois à l'horizon 2015, selon la Direction des Etudes et des Prévisions Financières. Cette offre se base sur le développement dynamique du secteur autour de trois volets à savoir un cadre incitatif attractif portant sur l'impôt sur le revenu effectif, plafonné à 20% et l'exonération de l'IS pendant les 5 premières années; un dispositif de développement des ressources humaines qualifiées (aide directe à la formation pour les entreprises) et une offre d'infrastructure et de services aux investisseurs aux meilleurs standards, à travers le développement de 6 zones offshoring dédiées. Depuis le lancement de l'offre Maroc, le Royaume a amélioré le positionnement du secteur de l'offshoring et par conséquent son apparition pour la première fois dans le classement 2009 AT Kearney global services location index, et son entrée dans le Top 30 de l'offshoring. Plusieurs réalisations ont été enregistrées dans le secteur à fin 2009. Il s'agit notamment de l'accélération du rythme de mise en place des locaux prêts à l'emploi dédiés au secteur de l'offshoring. Selon une étude de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières, le secteur a connu l'installation de 54 entreprises dont 14 à Rabat Technopolis en janvier 2011. En 2009, le secteur a enregistré la création d'environ 6.000 emplois (un taux de croissance de 17% par rapport à 2008). Des perspectives intéressantes Après avoir fait ses preuves dans les centres d'appels (CRM), le Maroc met en place les conditions nécessaires au développement des métiers du BPO et de l'ITO. L'offre ITO étant en stagnation du fait du réservoir limité de ressources qualifiées, le BPO, particulièrement le CRM, représente le potentiel le plus important pour le Maroc en 2013. En effet, selon Datamonitor, le chiffre d'affaires potentiel de ce secteur est de 12,6 milliards de dirhams dont 87% concernent le marché francophone. Le nombre d'emplois potentiel du secteur est estimé à près de 70.000 dont 60.000 sur le marché francophone. Par ailleurs, l'offshoring des activités des ressources humaines et de la comptabilité-finance orienté principalement vers le marché francophone, est considéré comme second potentiel pour le Maroc avec respectivement 1,1 milliard de dirhams et 0,3 milliard de dirhams de chiffre d'affaires à l'horizon 2013. Dans cette activité, le Maroc présente des atouts dans la tenue des différentes comptabilités, grâce notamment aux normes comptables IFRS applicables dans notre pays, d'après la Direction des Etudes et des Prévisions Financières. Quant aux services financiers délocalisés (traitement de back-office bancaire, sinistres & réclamations d'assurances), encore peu développés au Maroc, le potentiel du Royaume sur le marché francophone représente 0,2 milliard de dirhams de CA et 1.000 emplois à l'horizon 2013. Ce chiffre d'affaires ne représente que 1,7% du potentiel BPO global du Maroc, contre 64% pour les CRM. Il est important de signaler que le marché francophone pour les services financiers délocalisés n'est pas développé, contrairement au marché anglophone mais l'intérêt de l'externalisation progresse. Le Maroc est confronté à une concurrence bien ancrée sur le marché de l'offshore des services financiers. La Tunisie pourrait constituer une menace concurrentielle dans les services financiers externalisés, et ce pour son vivier de compétences scientifiques et d'ingénieurs (classement 7ème/139 pays) et pour sa qualité de l'enseignement des mathématiques et des sciences (8ème/139 pays) qui dépasse celle du Maroc selon le rapport du World Economic Forum relatif au positionnement d'un échantillon de 139 pays en matière de NTIC. Cependant, la politique volontariste pour le développement du secteur déployée par le Maroc, à travers la mise en place d'un cadre plus incitatif (création de P2I, plan de formation ciblé, plan d'incitations plus agressif…), permettra d'affronter cette menace concurrentielle. Ceci se confirme davantage par l'attractivité du Maroc de grands groupes de renommé internationale dans le secteur (Cap Gemini, Atos, SQLI, Sopra, Iliad, AXA, WebHelp,…) et l'amélioration de la performance du secteur et son positionnement dans la cartographie mondiale des pays les plus compétitifs en matière d'offshoring dressée par AT Kearney en 2009. Sur 50 pays concernés par le classement d'AT Kearney, le Maroc est passé du 36ème rang au 30ème, juste derrière les Emirats-Arabes-Unis et loin devant l'Afrique du Sud.