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L'offshoring au Maroc, un moteur de croissance Sur fond de crise à moyen terme, le Royaume devrait redéfinir sa stratégie de promotion à l'export pour les services financiers délocalisés
Le Maroc a identifié l'offshoring comme un secteur à fort potentiel et comme un véritable moteur de croissance pour l'économie du pays. C'est ce que souligne la DEPF (Direction des Etudes et des Prévisions Financières) dans son nouveau rapport relatif à l'offshoring au Maroc, rappelant que le Royaume a lancé en 2005 une offre Maroc ayant pour objectif d'atteindre une contribution de 15 milliards de dirhams et 100.000 emplois à l'horizon 2015. Cette offre, poursuit la même source, se base sur le développement dynamique du secteur autour de trois volets. Le premier a trait à un cadre incitatif attractif portant sur l'impôt sur le revenu effectif, plafonné à 20% et l'exonération de l'IS pendant les 5 premières années. Le second volt est relatif à un dispositif de développement des ressources humaines qualifiées (aide directe à la formation pour les entreprises). Enfin, le troisième volet concerne une offre d'infrastructure et de services aux investisseurs aux meilleurs standards, à travers le développement de 6 zones offshoring dédiées. Depuis le lancement de l'offre offshoring Maroc, le Royaume a amélioré le positionnement du secteur et par conséquent son apparition pour la première fois dans le classement 2009 «AT Kearney global services location index et son entré dans le Top 30 de l'Offshoring. Plusieurs réalisations ont été enregistrées dans le secteur à fin 2009. Il s'agit, entre autres, de l'accélération du rythme de mise en place des locaux prêts à l'emploi dédiés au secteur de l'Offshoring et de l'installation de 54 entreprises dont 14 à Rabat Technopolis… La DEPF souligne, également, que l'offre Maroc notamment pour l'activité des services financiers vient d'être renforcée avec l'adoption en janvier 2009 de la loi n°08-09 relatif à la protection des données personnelles. Cette loi constitue un avantage compétitif par rapport à ses concurrents et un atout dans le sens où elle donne une crédibilité plus importante au Maroc. L'offre Maroc cible principalement les donneurs d'ordres de l'Europe francophone. Certes, ce marché est encore émergent dans la délocalisation des services financiers et reste porteur pour le Maroc avec un potentiel de 0,2 milliard de dirhams de chiffre d'affaires et de 1.000 emplois en 2013. Toutefois, sur fond de crise à moyen terme et étant donné la promotion active et le lobbying agressif de pays concurrents, le Maroc devrait examiner ces acquis et redéfinir sa stratégie de promotion et de développement à l'export pour l'activité des services financiers délocalisés en tirant profit du potentiel de développement du marché européen francophone et hispanophone et en ciblant de nouveaux marchés notamment anglophone, pour qui cette pratique est largement répondue (USA et Royaume–Uni). L'orientation vers le marché anglophone ne sera pas handicapée par le facteur langue, en se référant aux enseignements tirés de l'expérience des institutions financières les plus performantes en matière d'offshoring, indique la DEPF. En effet, dit-elle, la performance dans l'offshoring des services financiers requiert un choix d'activité qui se prête à l'offshore et qui ne soit pas impactée par la langue ou par des affinités culturelles. Selon la DEPF, l'offre marocaine pour les services financiers reste cependant amputée d'une composante stratégique pour son développement, à savoir celle de la formation. Le Maroc souffre en effet d'une capacité de formation insuffisante puisqu'il ne produit que 1,43 ingénieurs pour 10.000 habitants face à des concurrents qui en forment respectivement 2,5 et 6 pour 10.000 habitants. Le Maroc se doit ainsi de réussir à multiplier le nombre de ses compétences qualifiées s'il veut faire face à une concurrence mondiale très intense menée par les pays de l'Est -Roumanie en tête - sur le marché francophone et par l'Inde sur le marché anglophone. D'autres menaces, fortement corrélées au manque de ressources humaines, sont également à prendre en compte. Il s'agit notamment et principalement de l'inflation salariale dans l'hypothèse d'un manque grandissant de profiles de ressources humaines requis pour le développement du secteur qui risquerait d'impacter l'attractivité du Maroc dans le domaine des services financiers délocalisés. En conclusion, les délocalisations des services financiers sont des tendances stratégiques de fond qui touchent aujourd'hui, à un rythme très soutenu, l'ensemble des pays industrialisés dans des proportions qui restent cependant différentes. En conclusion aussi, les activités à forte valeur ajoutée semblent être de plus en plus impliquées. En outre, il existe une forte concurrence entre les pays qui accueillent ces délocalisations en particulier l'Inde, la Roumanie et la Tunisie. Enfin, ces phénomènes s'inscrivent, plus globalement, dans une tendance plus profonde d'importantes mutations des modes organisationnels des firmes en réponse à de nouveaux défis. Cette transformation pourrait profiter au Maroc à condition de pallier le manque de ressources humaines qui reste le principal handicap de l'offre Maroc offshoring. Le Maroc pourrait dans ce sens, procéder à une réorientation du potentiel humain œuvrant dans les centres d'appel vers les activités des services financiers moyennant des cycles de formation dans le domaine. Aussi, le Maroc pourrait mettre en place un contrat rémunérateur pour les étudiants « contrat d'apprentissage » qui, au-delà du fait d'être une source de revenus pour les étudiants, est une formule idoine pour permettre aux futurs diplômés de se frotter aux réalités et aux attentes du marché de l'emploi tout en affinant leurs bases théoriques. Autre élément important souligné : la création de la place financière de Casablanca « Casablanca Finance City » constitue un atout additionnel pour l'attractivité des sociétés exerçant dans le secteur de l'offshoring financier avec les avantages qu'elle offre en termes de réduction de l'IR et de l'IS. En effet, en matière d'IR, le projet de Loi de Finances 2011 prévoit la réduction de l'IR (20%), pour une période maximale de cinq ans. Au titre de l'IS, le Budget 2011avait prévu l'exonération totale durant les cinq premières années et l'application d'un taux réduit de 8,75% au-delà. Par ailleurs, la création de cette place constitue également un moyen pour profiter du partenariat sud-sud et de l'émergence des marchés des pays en voie de développement notamment ceux de l'Afrique de l'Ouest afin de se positionner sur l'échiquier des places financières notamment constitué des places européennes, celles de certains pays émergents comme l'Afrique du Sud et Dubaï …