Postulant que le «risque Zéro» n'existe pas, le directeur général de l'Office nationale des chemins de fer (ONCF) Mohamed Rabie Khlie a dit tabler, pour l'étape à avenir, sur le déploiement d'automatismes de pointe à l'effet de minimiser le risque lié aux «défaillances humaines». Il est impératif de moderniser les équipements de signalisation moyennant un nouveau système de contrôle des vitesses basé sur des «boucles de rattrapages», a fait savoir M. Khlie, lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats de l'enquête sur le déraillement du train, survenu le 27 août à l'entrée de la gare de Zénata. Cette technologie, de par son efficience avérée, permettra de remédier aux erreurs humaines et partant, d'éviter la résurgence d'un tel drame, a-t-il fait valoir. En vue d'optimiser les mesures de sécurité, «priorité absolue pour les cheminots», l'ONCF a mis en place un plan d'action ventilé en une série de mesures, a ajouté le DG de l'ONCF. En premier, a-t-il énuméré, il s'agit d'instaurer un nouveau système de management de la sécurité en phase avec les standards internationaux et d'adopter un processus rigoureux de qualification des collaborateurs assurant les fonctions de sécurité, par l'entremise des tests médicaux et psychologiques et d'une démarche judicieuse de recyclage professionnel. De même, il est question de mettre en place une série de formations initiales et continues, assorties d'un encadrement de proximité, a-t-il relevé. Schémas de simulation séquentielle à l'appui, M. Khlie est revenu sur les circonstances de cet accident dû, selon les résultats de l'enquête diligentée par l'ONCF, à «une erreur humaine». «Le conducteur et le chef du train n'ont pas respecté» le signal de protection «en position d'arrêt» et le collaborateur ayant trouvé la mort «n'assume aucune responsabilité quant à l'accident survenu», a-t-il expliqué. L'enquête menée par une commission d'experts de l'ONCF a révélé qu»'un train de marchandises en provenance de Ain Sebaa a été reçu normalement sur une voie de service en gare de Zenata. De ce fait, le système de signalisation a mis automatiquement le signal de protection en position d'arrêt», a précisé M. Khalie. «Le conducteur et le chef du train n'ont pas respecté ce signal d'arrêt et par conséquent, ont franchi, à vitesse élevée malgré l'action du freinage d'urgence, un aiguillage en position déviée. Ceci a engendré le déraillement du train et sous l'effet de son inertie, a tramé sur 300m environ et a heurté un collaborateur et a effleuré un wagon vide en stationnement sur une des voies adjacentes», a-t-il ajouté, faisant remarquer que la commission d'enquête a confirmé que «les installations de signalisation, voie, caténaires fonctionnent normalement, le matériel roulant ne présente aucune anomalie, l'accident n'est dû ni à une collision ni à un rattrapage de trains et que le collaborateur défunt n'assume aucune responsabilité quant à l'accident survenu». «Le train assurant la liaison Casablanca-Fès, composé dans l'ordre de deux locomotives, d'un fourgon générateur et 6 voitures à voyageurs (offrant 494 places), a emprunté lors de sa réception en gare de Zénata, l'itinéraire donnant accès aux voies de service et a déraillé vers 13h35 sur une aiguille en position déviée. Le convoi a tramé sous l'effet de son inertie et a effleuré, à vitesse réduite un wagon vide en stationnement sur la voie adjacente», a-t-il encore noté. Et d'ajouter que tous les moyens humains et techniques nécessaires pour prendre en charge les passagers ont été mobilisés rapidement. «Notre cellule de crise a été activée dans les minutes qui suivent la survenance de ce malheureux accident pour gérer la situation et permettre notamment aux secours d'arriver sur place le plus rapidement possible. La circulation normale des trains a été rétablie à 14h45», rappelle l'Office. «Parmi les 240 passagers du train en question, 32 personnes ont été transportées à l'hôpital, à leur demande, pour y suivre des examens radiologiques et l'ont quitté le même jour vers 18h. Aussi, l'ONCF a traité toutes les demandes de prise en charge dans le cadre de sa police d'assurance +responsabilité civile+ et reste à la disposition de ses clients pour les nouvelles doléances via son département juridique», a-t-il poursuivi. «Cet accident a malheureusement engendré le décès du collaborateur, chargé de superviser les manœuvres sur les voies de service en gare de Zénata, qui a été surpris par l'arrivée du train déraillé alors qu'il se trouvait à 300m environ du point de déraillement».