Dans un contexte d'essoufflement des activités non agricoles, l'activité bancaire a connu un léger ralentissement, note Bank Al-Maghrib dans son nouveau rapport sur « le contrôle, l'activité et les résultats des établissements de crédit ». Le crédit aux entreprises non financières et aux ménages a nettement décéléré, affecté par une demande atone et une prudence accrue des établissements de crédit, au vu de la montée du risque de défaut. Elle rappelle que croissance économique nationale a progressé de 4,4% contre 2,7% un an auparavant à la faveur des performances agricoles. Pour sa part, la croissance des activités des secteurs secondaires et tertiaires s'est limitée à 2,3%. Cet essoufflement traduit les effets de la faiblesse de la croissance économique des principaux pays partenaires du Royaume. Tout en demeurant déficitaire, le compte courant est revenu de 9,7 à 7,6% du PIB. De son côté, le déficit budgétaire, bien qu'en amélioration à 5,5%, a induit une augmentation des besoins de financement du Trésor notamment sur le marché domestique. Bien qu'impacté par l'environnement macroéconomique, le secteur bancaire est parvenu à préserver son niveau d'activité et à dégager une rentabilité satisfaisante. Malgré cette conjoncture, les banques ont pu maintenir leurs résultats à des niveaux identiques à ceux de l'année dernière. En 2013, l'activité des banques, mesurée par leur total actif, a modérément progressé. Du côté des emplois, les crédits octroyés à la clientèle ont décéléré, tandis que le portefeuille des Bons du Trésor a connu un accroissement marqué. S'agissant du passif, la hausse des dépôts collectés auprès de la clientèle s'est affermie et le refinancement auprès de la Banque Centrale a progressé à un rythme moindre que l'année passée. Emplois Evolutions disparates A fin décembre 2013, le total actif des banques s'est établi à 1.095 milliards de dirhams, marquant une hausse de 5,2% après celles de 7,2% et 9,6% respectivement en 2012 et 2011. Sur ce total, les actifs libellés en devises, réalisés avec des contreparties non résidentes, ont représenté une part de 2,5%, à un niveau presque identique à celui de 2012. Les emplois des banques demeurent dominés par les créances sur la clientèle, quoique leur part ait baissé de près de 2 points à 61%. Ce repli a bénéficié au portefeuille-titres qui a vu sa part augmenter de 1,6 point à 21,5% et, dans une moindre mesure, aux créances sur les établissements de crédit et assimilés, dont le poids a progressé de 0,2 point à 12,6%. Hausse des prêts aux sociétés de financement Les créances sur les établissements de crédit et assimilés ont atteint près de 138 milliards de dirhams, en hausse de 6,7%, contre une baisse de 7,1% une année auparavant. Cette évolution traduit une progression des placements en devises de 9,1% à 30,5 milliards, dont 12,5 milliards représentent des créances sur les établissements de crédit à l'étranger. Les placements en dirhams, représentant 78% du total des créances, se sont inscrits en hausse de 6% à 107,5 milliards de dirhams. La hausse des taux d'intérêt sur le marché obligataire semble avoir réorienté les sociétés de financement vers le financement bancaire. Leur endettement auprès des banques a augmenté de 16,6% à 55,5 milliards, dont 42,4 milliards sous forme de prêts financiers et 13,1 milliards de prêts de trésorerie. Les dépôts auprès de la Banque Centrale, au titre de la réserve obligatoire, se sont stabilisés à 18,5 milliards, après les décrues successives enregistrées au cours des 2 dernières années, en relation avec les baisses du taux de cette réserve. Les créances interbancaires sur le marché local se sont chiffrées à près de 12 milliards de dirhams, marquant une baisse de 18,7%, induite notamment par le repli des prêts de trésorerie de 32% à 5,3 milliards et des prêts financiers de 10,1% à 3,8 milliards. Cette variation a été atténuée par la hausse des valeurs reçues en pension de 8,1% à 2,7 milliards de dirhams. Les prêts des banques aux établissements de crédit assimilés, qui concernent notamment les banques offshore et les associations de micro-crédit, ont pour leur part progressé de 10,2% à près de 40 milliards de dirhams, contre 9,4% en 2012.