L'activité bancaire a subi, en 2013, les impacts d'une conjoncture économique difficile, a souligné, jeudi à Casablanca, le directeur de la Supervision Bancaire à Bank Al-Maghrib, Lhassane Benhalima. Cette activité s'est caractérisée, l'année dernière, par une nette décélération du crédit conjuguée à une montée plus marquée des créances en souffrance, en lien avec le ralentissement des activités non agricoles et les difficultés de certains secteurs économiques, a-t-il fait savoir lors d'une rencontre avec la presse pour présenter le Rapport annuel sur le contrôle, l'activité et les résultats des établissements de crédit au titre de l'exercice 2013. En dépit de ce contexte, les banques ont pu préserver globalement leurs résultats grâce aux revenus des activités de marché, a-t-il mis en avant notant que les principaux groupes bancaires, sur base consolidée, ont pu dégager des résultats satisfaisants, bénéficiant des bonnes performances de leurs activités transfrontalières. Dans ces conditions, Bank Al-Maghrib a renforcé ses dispositifs de surveillance des risques liés au crédit et à la liquidité ainsi qu'à l'adéquation de la couverture des portefeuilles de créances en souffrance par des provisions. Bank Al-Maghrib a également consolidé sa surveillance transfrontalière, en collaboration avec les autorités de supervision des pays d'accueil. Sur le plan prudentiel, les banques ont vu leur ratio de solvabilité moyen et de fonds propres de base s'améliorer de 100 points de base respectivement à 13,3 pc et 11,1 pc, soient des niveaux supérieurs aux minimums de 12 pc et 9 pc exigés depuis juin 2013. Cette année, Bank Al-Maghrib a transposé, en application du nouveau dispositif de Bâle III, les dernières normes en matière de fonds propres et le ratio de liquidité à court terme, après une phase d'étude d'impacts et de concertation avec la profession bancaire. Elle s'est penchée, en perspective de l'adoption du projet de révision de la loi bancaire, sur la préparation des textes d'application, notamment ceux devant accompagner l'introduction des banques participatives. Sur le plan de la surveillance macro-prudentielle, la Banque a œuvré, en coordination avec les autres régulateurs du secteur financier, au renforcement du dispositif analytique et opérationnel initié depuis deux ans pour évaluer les risques systémiques susceptibles d'affecter le secteur financier. Dans le domaine de la promotion de l'inclusion financière et la protection de la clientèle des établissements de crédit, la Banque a arrêté, avec ses partenaires publics et privés, une stratégie nationale d'éducation financière dont la réalisation a été confiée à la Fondation créée à cet effet. Un centre de médiation bancaire a été institué, en remplacement du médiateur, avec des moyens renforcés et un périmètre de compétences élargi, en vue d'un règlement plus efficient des différends entre l'établissement de crédit et leur clientèle. Pour l'amélioration de l'accès des TPME au financement bancaire, la Banque a pris l'initiative de coordonner le projet de création d'un observatoire de la TPME et d'un fonds de soutien destiné à cofinancer avec les banques des TPME viables, mais connaissant des difficultés passagères, en raison de la conjoncture. Cette 10ème édition du rapport annuel sur le contrôle, l'activité et les résultats des établissements de crédit au titre de l'exercice 2013 a subi quelques changements par rapport aux éditions antérieures. Elle s'est inscrite dans une nouvelle charte graphique et sa structure a été adaptée, tenant compte de la nouvelle organisation de la Direction de la Supervision Bancaire adoptée en 2013.