Brésil recherche guerriers pour emploi immédiat: la Seleçao qui a choqué le pays du "futebol" par son mental en porcelaine en 8e de finale, doit se trouver d'ici vendredi des guerriers pour le quart de finale contre la Colombie . La France, elle, retient son souffle: les Bleus affrontent l'Allemagne, un des favoris du Mondial-2014, en quarts de finale vendredi au Maracana. Brésil-Colombie "Sem pressao" ? "Sans pression" cette fois à Fortaleza ? Le 8e de finale conclu aux tirs au but face au Chili (1-1 a.p.; 3 t.a.b à 2) n'a pas du tout plu aux fans de la Seleçao. Que le gardien Julio Cesar éclate en pleurs avant la séance de tirs au but, pourquoi pas, puisqu'il en fut le héros ensuite. Mais les larmes du capitaine Thiago Silva, s'isolant pour prier, demandant à être le dernier à tirer --pas le dernier des 5 tireurs comme le font les leaders mais le dernier des 11, voulant passer après son gardien-- a choqué. Où sont passés les défenseurs guerriers qui devaient être le socle de la 6e étoile mondiale, objectif de l'équipe de Luiz Felipe Scolari ? Le comble, c'est que c'est Paulinho, qui ne jouait pas contre le Chili, chasuble sur le dos, qui s'est chargé de remotiver ses partenaires en se mettant au milieu du cercle qu'ils avaient formé avant la séance de tirs au but. C'était (normalement) le rôle du défenseur central du Paris SG, mais il n'était plus vraiment là mentalement à ce moment-là... Il y a le feu dans la maison brésilienne et Felipao Scolari a rappelé en urgence Regina Brandao, une psychologue qui suit régulièrement l'équipe nationale. Cette spécialiste saura peut-être guérir les têtes. Mais elle ne pourra pas bloquer sur le terrain James Rodriguez, le meilleur buteur du tournoi (5 buts), leader technique et moral d'une Colombie en pleine confiance. Comment les Brésiliens vont-ils gérer des "Cafeteros" qui n'ont rien à perdre alors que les regards des 200 millions d'habitants du pays du "futebol" roi vont brûler leur nuque au coup d'envoi ? France-Allemagne Loin de Séville, déjà au Maracana Pour l'Allemagne, être en quarts, c'est la routine. Pour les Bleus, ce n'était plus arrivé depuis 2006 en Coupe du monde. Avant le début du tournoi, les Bleus avaient le Top 8 mondial pour seul objectif fixé par leur fédération. C'est fait. Mais maintenant, les Bleus vont jouer au Maracana, où aura lieu la finale le 13 juillet. Comment ne pas y penser à trois matches et neuf jours de ce rendez-vous majeur ? Pour la Mannschaft, redevenue machine à jouer sous l'ère Joachim Löw, il est l'heure de gagner quelque chose après la finale de l'Euro-2008 perdue et les défaites en demi-finales du Mondial-2010 et de l'Euro-2012. Avant le coup d'envoi de la compétition reine au pays du "Roi" Pelé, l'Allemagne de Müller et Klose (qui a égalé le record de buts en Coupe du monde de Ronaldo "O Fenomeno", avec 15 réalisations) se plaçait comme un des favoris. Mais la vue d'ensemble a changé. La France est l'une des trois équipes qui n'a pas eu besoin d'aller en prolongation pour se débarrasser de son adversaire, comme les Pays-Bas et la Colombie. Et l'Allemagne, qui semblait si souveraine en écrasant le Portugal au 1er tour (4-0), a souffert face à l'Algérie (finalement éliminée 2 à 1 après prolongation) en 8e de finale. Pogba et Götze n'étaient pas nés au moment de France-Allemagne à Séville en 1982. La pression du passé ne leur pèsera pas. Mais s'il veulent écrire une nouvelle page d'histoire, c'est le moment.