Dans le chapitre consacré à l'évolution du crédit bancaire en 2013, Bank Al-Maghrib note que celui-ci a poursuivi sa décélération entamée en 2008, enregistrant une progression de 3,9% au lieu de 4,6% une année auparavant, son ratio au PIB s'est établi à 85,6% contre 86,9%. Cette évolution est imputable aussi bien à une baisse de la demande qu'à un durcissement des conditions d'offre. Dans ce contexte, les créances en souffrance ont enregistré une nette progression de 23,8%, et leur ratio s'est établi à 5,9% après 4,9% en 2012. Par objet économique, le ralentissement du crédit bancaire a concerné l'ensemble de ses composantes, à l'exception des crédits à l'équipement qui, après un recul en 2012, ont marqué une hausse de 1,5%. Les facilités de trésorerie ont accusé une baisse de 5,6%, contre une hausse de 7,8%, qui s'expliquerait, en plus de la conjoncture économique défavorable, par un effet de baisse lié à une augmentation de 8 milliards enregistrée en décembre 2012. Parallèlement, les crédits à la consommation ont décéléré de 9,8% à 1,9% et ceux à l'habitat de 9,8% à 6,3%. Pour leur part, les prêts à la promotion immobilière, après un repli de 0,3%, ont enregistré une hausse de 0,6%. Les crédits immobiliers ressortent ainsi en ralentissement de 6,1% à 4,8%. Par secteur institutionnel, les crédits accordés au secteur privé ont poursuivi leur décélération, revenant à 1,3% après 4,7% en 2012 et 10,1% en 2011. Cette évolution recouvre une contraction de 3,5% des prêts alloués aux sociétés non financières, après une augmentation de 3,6%, et une accélération du rythme de progression des crédits accordés aux ménages de 7% à 8,7%. Pour leur part, les concours au secteur public ont ralenti de 24,4% à 7,6%, tandis que ceux aux autres sociétés financières se sont renforcés de 19,3%, après une baisse de 3,2%. L'analyse du crédit par terme1 fait ressortir une hausse de 0,7% des prêts à court terme, après 5,6% une année auparavant. Quant aux concours à moyen terme, ils se sont accrus de 6,7%, au lieu d'un recul de 2,5% en 2012, alors que ceux à long terme ont connu une décélération de leur rythme de 9,8% à 2,5%. Tenant compte de ces évolutions, la part des crédits à court terme s'est établie en 2013 à 40%, contre 26% pour le moyen terme et 27% pour le long terme. L'analyse par secteur d'activité fait ressortir une faible dynamique des crédits accordés aux activités non agricoles, reflétant les difficultés que connaissent plusieurs activités, notamment dans les industries manufacturières et le BTP. En revanche, les prêts alloués aux activités agricoles ont connu une augmentation de 3,6%, après une baisse de 1,4% en 2012, en lien avec la bonne campagne agricole. La progression des concours destinés aux industries manufacturières a ralenti de 3,2% à 2,4%, traduisant principalement une contraction des crédits octroyés à la branche chimie et parachimie, après une hausse en 2012, et une poursuite de la baisse de ceux accordés aux industries du textile, habillement et cuir. En revanche, les prêts aux industries alimentaires et tabac se sont améliorés de 12,8%, après 8% l'année précédente. Les crédits destinés à la branche Bâtiments et Travaux Publics se sont quasiment stabilisés, après une baisse de 2,3% une année auparavant, tandis que ceux destinés aux activités extractives se sont renforcés de 49,1%. Pour ce qui est des prêts accordés au secteur tertiaire hors activités financières, leur encours a accusé une baisse de 5,4%, contre une hausse de 12% en 2012.