Lors du 14ème festival du cinéma africain, qu'a abrité la ville de Khouribga du 14 au 21 juin courant, un hommage a été rendu au cinéaste marocain Mohamed Abderrahman Tazi. Cet hommage émérite coïncide avec le 72ème anniversaire du cinéaste (né le 3 juillet 1942 à Rabat) mais qui continue solennellement à exercer son métier mu par un dynamisme singulier. Après ses études secondaires au lycée Moulay Youssef, Tazi part faire des études de cinéma à l'I.D.H.E.C. (Institut Des Hautes Etudes Cinématographiques) à Paris dont il sort diplômé en prise de vue en 1963. Il est de la 18ème promotion dont font partie également Ahmed Bouanani, Majid Rechiche et Abdellah Remili. Il rentre au Maroc en 1964 et rejoint immédiatement le Centre Cinématographique Marocain (C.C.M.) en qualité de reporter au service des "Actualités filmées". Il en devient responsable à partir de 1969. Au sein du C.C.M., il va participer à la réalisation de nombreux films dits de "vulgarisation" en tant qu'opérateur. Ce sont des courts et moyens métrages, des docu-fictions destinés à sensibiliser le public marocain sur certains aspects de la vie. En 1968, Tazi est déjà derrière la caméra en tant que chef opérateur pour le premier long métrage de l'Histoire du cinéma marocain: "Vaincre pour vivre" de Mohamed Tazi B.A. et Ahmed Mesnaoui. Deux années après, il assume la même fonction pour "Wechma" avant d'être remplacé par Mohamed Sekkat suite à un conflit en plein tournage avec le réalisateur Hamid Bennani. Sekkat était également coproducteur du film au sein de la société "Sigma 3" groupant Bennani et Bouanani. En 1974, Tazi va bénéficier d'un stage aux Etats-Unis en "mass-média et communication" à l'université de Syracuse à New-york. Revenu en 1975 au C.C.M., il démissionne en 1979 et fonde la même année sa propre société de production "Arts et Techniques Audiovisuels" (A.T.A.). qui va élargir ses activités à la télévision. Auparavant, Tazi va réaliser pour le compte de la télévision marocaine la première émission sur le cinéma "Aflam" grâce à laquelle des films marocains et du tiers-monde ont droit de passage. Au milieu des années 80, il va travailler pour le compte de la télévision espagnole notamment "La première" et "La télévision de Madrid". Après avoir réalisé des films relativement de bonne qualité en comparaison avec le reste de la production marocaine en particulier "Le grand voyage" (1981) et "Badis (1989), bénéficiant d'un écho critique favorable, il "frappe un grand coup" public avec "A la recherche du mari de ma femme" (1993) pour lequel il va imaginer une suite hélas sans succès. Par ailleurs, Mohamed Abderrahman Tazi avait assumé plusieurs fonctions au sein des chambres professionnelles, marocaines et étrangères, en tant que secrétaire général. En 2000, il a été nommé directeur de production au sein de la deuxième chaîne 2M . - 1964 : La S.U.N.A.B. - 1966 : Tarfaya ou la marche d'un poète (coréalisation) - 1968 : Six et douze (coréalisation) - 1971 : La fantasia du siècle - 1978 : Les guérisseurs des Philippines - 1978 : Aflam - 1981 : Le grand voyage - 1989 : Badis - 1993 : A la recherche du mari de ma femme - 1995 : Images volées - 1996 : Lalla Hobby - 2002 : Les voisines d'Abou Moussa - 2005 : Mhain El Houcine - 2013 : Al Bayra