Des miliciens du Polisario ont décidé de faire dissidence et de prendre les armes pour protéger les militants sahraouis du MJPC. L'information a récemment été diffusée par la chaîne saoudienne d'information «Al Arabya». Dans un enregistrement vidéo, sept hommes, les visages masqués de leurs turbans, regroupés derrière une banderole portant l'inscription «Mouvement des Jeunes Pour le Changement», annoncent la création du bataillon «D'cheira». Leur porte parole a précisé, dans un communiqué dont il a fait lecture, que la nouvelle unité militaire se rattache au bras armé du MJPC, lui aussi de création récente. De toute évidence, les jours de Mohamed Abdelaziz et ses sbires à la tête du mouvement sécessionnistes sont comptés, le compte à rebours pour sa destitution étant bien entamé. Plusieurs éléments méritent une attention particulière dans cette nouvelle. D'abord, il semble certain que ces miliciens ne faisaient pas partie du MJPC avant de faire dissidence et former leur bataillon. Il s'agit de simples miliciens qui devaient suivre de près les activités du MJPC dans les camps de la honte, en Algérie, sympathisant avec les revendications de ses jeunes militants, puis décidés à faire quelque chose, face au constat de répression desdits jeunes par la direction du Polisario. Ils vont, ainsi, non seulement grossir les rangs du MJPC, mais également apporter tout leur savoir faire militaire afin de protéger les militants de la cause pour le changement, mission qu'ils se sont clairement fixés. Ce ne sont pas les premiers miliciens polisariens à faire dissidence et rejoindre les rangs du MJPC. Mais le fait de se constituer en bataillon et d'appeler les autres miliciens à faire de même est une nouveauté. Le MJPC n'est, donc, plus seulement un mouvement de contestation de la direction dépravée du Polisario constitué de jeunes civils, révoltés par les conditions de vie des séquestrés sahraouis dans les camps de Tindouf, mais aussi de miliciens qui commencent à se regrouper en unités de combat structurées. Ceux qui doivent théoriquement protéger la direction du Polisario s'organisent plutôt pour protéger les jeunes militants du MJPC qui contestent Abdelaziz et ses tortionnaires et réclament leur départ, après 40 ans de pouvoir absolu. Il est aussi à souligner que ces miliciens dissidents n'appellent pas leurs frères d'armes à mettre les camps de Tindouf à feu et à sang, mais uniquement à se constituer en bataillons, pour mieux protéger les jeunes qui militent activement pour le changement et font l'objet de poursuites et répressions de la part des sbires d'Abdelaziz. L'autre élément intéressant à relever, la dénomination du bataillon, symbolique à plus d'un titre. Le 13 janvier 1958, deux compagnies de légionnaires espagnols tombent dans une embuscade tendue par des combattants marocains de l'armée de libération. Prises par surprise, les troupes coloniales subissent de lourdes pertes. La bataille de D'cheira, comme elle fût baptisée, n'était pas une manœuvre militaire de portée décisive, mais elle a eu un impact certain sur le moral des combattants de l'armée de libération et constitue l'un de leurs plus hauts faits d'armes, jusqu'à présent fêté. L'appellation «D'cheira» donnée par les miliciens polisariens dissidents à leur bataillon est, de ce fait, hautement significative. La lutte n'est point encore achevée, tant que des milliers de familles sahraouies demeurent séquestrées en Algérie, empêchées par des mercenaires, à la solde de la sécurité militaire du pays voisin, de rentrer dans leur mère patrie. Les miliciens dissidents du bataillon «D'cheira», que l'on ne devrait plus appeler polisariens puisqu'ils ne le sont plus, inscrivent donc leur mobilisation armée dans la continuité de l'armée de libération nationale, ancêtre des Forces Armées Royales. Ce n'est plus le Polisario qui prétend «libérer» le Sahara dit occidental, mais les bataillons du MJPC qui veulent libérer les sahraouis de l'emprise néfaste du mouvement séparatiste. Aux armes, citoyens des camps, formez vos bataillons !