Pour avoir la bénédiction d'Israël, Abass doit –il céder sur les droits de son peuple et trahir sa cause en abandonnant le droit au retour des réfugiés et en imposant à son peuple une reconnaissance par les Palestiniens de l'Etat juif ? On ne peut pas dire que Mahmoud Abass, président de l'Autorité Palestinienne soit en train d'avoir un destin plus clément que celui réservé par Israël à Yasser Arafat ! Même en concédant tous les sacrifices à l'Etat Hébreu, il n'a rien obtenu de concret du dialogue avec Israël et de la farce indigeste des présumées négociations de paix ! Pire, à chaque fois qu'il a essayé d'exister ou de faire vivre l'espoir d'un Etat palestinien indépendant , à travers la reconnaissance de la Palestine comme membre de L'ONU et de l'Unesco, ou l'adhésion de la Palestine à 18 conventions internationales , il n'a récolté que sanctions et représailles Tout récemment, à l'occasion de la réconciliation entre le Hamas et Fatah, Israël a carrément suspendu les négociations de paix dans un exercice de punitions et de sanctions que Tel Aviv affectionne particulièrement ! Pour avoir la bénédiction d'Israël, Abass doit –il céder sur les droits de son peuple et trahir sa cause en reconnaissant la judéité de l'Etat d'Israël, en abandonnant le droit au retour des réfugiés et en imposant à son peuple une reconnaissance par les Palestiniens de l'Etat juif ? Mais que se passera-t-il si l'ultimatum sur la reconnaissance suffit à saborder une bonne fois pour toute la solution à deux Etats aujourd'hui que ce risque et cette menace sont omniprésents ? Par son entêtement à vouloir faire avaler de force aux Palestiniens sa version contraignante du sionisme, Netanyahu a certes réussi, à travers l'insistance sur l'Etat juif à détourner l'attention de l'expansion galopante des colonies, tout en plaçant sur la défensive les Palestiniens ! Les «tactiques dilatoires» du Premier ministre israélien à « un vrai couteau suisse: compact, à lames multiples et résistant », mais cette arme pourrait se retourner contre Netanyahu. qui a fait de cette revendication un élément cardinal d'un accord de paix, assurant que la «racine du conflit» entre les deux peuples est le rejet arabe d'un Etat juif, et non l'occupation des territoires palestiniens depuis 1967. Les dirigeants palestiniens se refusent à ce qu'ils considèrent comme une capitulation sur ce qu'ils ont de plus sacré, le souvenir de la «Nakba» (catastrophe) des 760.000 Palestiniens forcés à l'exil en 1948 lors de la création d'Israël, et leur «droit au retour». Ils rappellent également qu'ils reconnaissent déjà l'Etat d'Israël depuis 1993 et que cette exigence n'a été présentée ni à l'Egypte ni à la Jordanie, les deux pays arabes signataires d'un traité de paix avec Israël. Beaucoup d'Israéliens et de Palestiniens pensent que l'évocation par Netanyahu de ‘l'Etat juif' visait délibérément à ralentir les négociations ou saboter un accord ! Les Palestiniens n'abandonneront pas leur revendication du droit au retour. Le traumatisme de la Nakba est leur traumatisme fondateur et c'est l'expérience des réfugiés qui les a façonnés ! Les négociations de paix, qui avaient repris en juillet 2013 après trois ans de suspension et sont dans l'impasse, étaient censées déboucher fin avril sur un «accord-cadre» traçant les grandes lignes d'un règlement définitif sur les questions les plus sensibles: les frontières, les colonies, la sécurité, le statut d'AlQods et les réfugiés. Pour le moment, dans la prison à ciel ouvert de Gaza, prise en otage par les blocus Israélien et Egyptien et en Cisjordanie étouffé par les colonies juives, les conditions socio-économiques des Palestiniens ont atteint un seuil humanitaire alarmant et inextricable en absence de toute perspective d'Etat palestinien indépendant et viable économiquement ! Le pire, pourtant c'est l'aveuglement des Occidentaux qui continuent à couvrir les crimes impunis de l'Etat Hébreu !