«Maison, maison » ou en VO « home, home », ce sont les premiers mots prononcés par le célèbre « E.T » -du non moins célèbre Spielberg- venu de quelque lointaine autre galaxie. Sur terre, la réalité n'est pas aussi édulcorée que la fiction du cinéaste. Sur terre, ils sont plus de 40 millions de réfugié(e)s éparpillé(e)s dans le monde, et qui rêvent eux aussi. 40 millions qui ont tout abandonné et que tout a abandonné et qui rêvent d'un home, de préférence pas mobile et dans le principal objectif de leur existence est « Retrouver un chez-soi », (comme le veut le thème de cette journée mondiale du réfugié) à défaut de pouvoir réintégrer le « chez soi » tout court. Sur ces 40 millions, plus du dixième sont Palestiniens. 4,7 millions de Palestiniens» vivent en réfugiés dans des camps de réfugiés. Avec l'espoir, à l'instar du « E.T. », de réintégrer leur chez soi. Vœu légitime qui ne doit pas se transformer en vœu pieux. Depuis le 11 décembre 1948, les Nations Unies avaient adopté la résolution 194, renouvelée dès lors chaque année que Dieu fait, mais à cause de l'intransigeance israélienne et l'indifférence complice de la communauté internationale, la 194 n'a jamais été appliquée. Pour mémoire, elle stipule que «les réfugiés qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite possible» et que «des dédommagements devraient être versés pour les propriétés de ceux qui ne veulent pas revenir». Jusqu'à présent, aucun n'y a été autorisé à intégrer son foyer de même que personne n'a été indemnisé. Et pour cause ! Le « niet » opposé par tous les gouvernements d'Israël depuis 1948. Sans exception, ils se sont tous opposés au droit de retour des 4,7 millions réfugiés palestiniens. A chaque commémoration de la « Nakba » (catastrophe) qui coïncide avec l'anniversaire de création d'Israël, les Palestiniens revendiquent et exigent qu'Israël reconnaisse le droit au retour dans ses frontières. Récemment, la réponse de Netanyahu était sans équivoque en posant comme condition à la reprise des négociations de paix l'acceptation de la reconnaissance de l'État juif. Il faut «... qu'un partenaire palestinien accepte la reconnaissance de l'État juif (...) Ce qui signifie la fin des revendications ultérieures et que la question des réfugiés palestiniens soit résolue en dehors des frontières d'Israël», souligne-t-il. En rejetant la question des réfugiés en dehors des frontières d'un Etat israélien, Netanyahu dévoile clairement les desseins de Tel-Aviv qui feraient que les réfugiés palestiniens ne pourront jamais retrouver leurs foyers ni leurs terres confisqués par les Israéliens. A votre avis, qui des deux protagonistes, veut rejeter l'autre à la mer ?