La 5ème édition de Women's Tribune a débattu durant deux jours la question de la régionalisation au féminin et la décentralisation des pouvoirs au service de l'égalité entre les femmes et les hommes. La revendication féminine se résume sans ambages à la demande effective sur le terrain, dans les diverses instances officielles, représentatives et autres, de la parité. Fini donc la revendication d'un quelconque pourcentage ou quota dans les postes de responsabilité, aussi bien à l'échelon nation et régional. Conscient de l'impact des facteurs socio-culturels, le Women's Tribune a choisi de mettre en relief également les spécificités de la régionalisation et de la place des femmes au Maghreb et en Afrique. Pour Mme Fathya Bennis, présidente : « Il n'est pas question pour Women's Tribune, faut-il encore le dire, d'évoquer les femmes comme des victimes, en dépit des injustices qu'elles ne cessent de subir. Ne pas se lamenter, mais en revanche, identifier les problèmes pour mieux les combattre... Il s'agit, précise-t-elle, d'asseoir leur émancipation dans une société de droit où l'homme n'est en aucun cas un adversaire, mais un partenaire. Le féminisme tel que Women's Tribune l'entend, n'est rien qu'un humanisme qui milite pour assurer l'équilibre de la place des hommes et des femmes dans la dynamique d'une société plus juste ». L'édition de cette année 2014 a été marquée encore plus que les autres par la pertinence du contexte politique, marqué par l'approche de l'échéance communale prévue en 2015 (...). SM le Roi Mohamed VI avait déclaré, lors du discours du 9 mars 2011, qu' « il fallait renforcer la participation de la femme à la gestion des affaires régionales et, d'une manière générale, à l'exercice des droits politiques. D'où le thème principal de la 5ème édition: La régionalisation au féminin. Promesses, atouts et enjeux ». Bref, une autre façon de militer pour une démocratie participative équitable. Les cinq tables rondes programmées : "Organisation des pouvoirs, régionalisation et place des femmes : retour d'expériences", « Régionalisation et place des femmes au Maghreb et en Afrique", ou encore "L'action des ONG, fondations et associations nationales et internationales : leur rôle dans le développement régional" ont été animées par des responsables officiels, chercheurs, universitaires, politiciens (femmes et hommes) et représentants de la société civile du Maroc, de France, du Maghreb et d'Afrique. Inutile de rapporter que les débats ont été d'un niveau supérieur qui honore le Maroc, les représentants de son intelligensia, les représentants de la société civile et les membres de Women's Tribune. Le sujet principal qui revient, tout de même, est comment permettre aux femmes un accès égal aux diverses postes de responsabilité et une participation dans la gestion de la chose publique et communale (dans les instances élues) et basé sur la parité qu'il faut et qui leur revient de droit, basée sur la compétence et non sur le favoritisme. C'est ainsi que les mots répétés plusieurs fois par divers intervenants et relevés lors des débats durant les deux jours du Forum, sont, entre autre : Droits de l'Homme, Droits de la Femme, Dignité, Liberté, Parité, Combat, Discrimination, Solidarité, Volonté Politique, Egalité, Régionalisation, Démocratie Représentative. Gestion des affaires publiques, Partis Politiques... La condition de la femme est perçue, en tout cas, elle doit l'être par tous les opérateurs politiques, responsables divers et représentants de la société civile, comme un droit humain, donc posant une problématique transversale qui doit trouver des solutions à la fois à travers des textes de loi, mais surtout dans une pratique quotidienne et une application la plus large et la plus nécessaire possible. Passer effectivement de l'égalité de droits à une égalité de fait. La grande question reste, dans ce cadre, est comment mettre en œuvre l'égalité et la parité avec des mesures pratiques, admises dans la légalité nécessaire. « That's the question », comme disent les Anglais. Le débat reste donc ouvert, l'espoir grand, la mobilisation et le militantisme au féminin plus accentués et plus demandés encore, notamment dans le contexte politique et de pratique démocratique participative inscrite dans la nouvelle Constitution de notre pays.