Les militants de l'action «Women's Tribune» viennent de lancer le coup d'envoi de la 5ème édition. Une édition qui sera consacrée à la régionalisation au féminin. Durant deux jours, les débats seront orientés autour de cette problématique qui signe l'actualité politique du moment… Les élections communales représentant en effet une opportunité pour placer la femme marocaine au-devant de la scène sociopolitique et économique nationale. Et c'est bien pourquoi les intervenants et les personnes conviées seront représentatifs de cette sphère. Une bonne manière de mettre les politiques devant le reste des représentants de la société marocaine pour mieux définir leur impératif. La présentation également du rapport sur la régionalisation par la juriste Sabah Chraibi devra permettre de mettre en exergue les enjeux définitifs concernant ce dossier qui demeure encore conditionné par les compétences qui devront le porter sans plus tarder. «Il est important de déterminer les lieux de pouvoir pour que la femme engagée puisse se positionner. Car si le gouvernement et le Parlement sont les plus convoités, la présence de la femme dans les communes serait plus bénéfique», explique l'experte Usfpiste et présidente de l'association marocaine pour la promotion de l'entreprise féminine. La parité doit être engagée à tous les niveaux. L'article 19 de la nouvelle Constitution le stipule clairement : «L'homme et la femme jouissent à égalité des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution ainsi que dans les Conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume et ce, dans le respect des dispositions de la constitution des constantes et des lois du Royaume. L'Etat marocain œuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il est créé, à cet effet, une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination». Il est clair que l'impact de l'événement sera tributaire de la représentativité des partis politiques. L'exercice n'est pas simple et si la régionalisation est attendue en 2015, la politique du genre peine à se frayer un chemin dans les dédales du Parlement. «Le budget genre n'a jamais été discuté au Parlement. Les chiffres sont têtus. Il n'y a pas de véritable politique nationale du genre», fait rappeler Salwa Karkri Belakziz, fondatrice de l'AFEM et fervente militante. Une bataille qui ne pourra se faire qu'avec le soutien de l'homme ; la politique du genre reposant sur les deux sexes. Et c'est bien à ce titre, que Zakaria Fahim, expert-comptable de formation et actif dans de nombreuses associations, fait remarquer que «les hommes ne peuvent pas en dehors du débat. Il faut que les femmes et les hommes se mobilisent pour faire avancer ce dossier sensible. Il s'agit de mettre sur la place publique ses convictions et interpeller les politiques encore machistes». La marche prévue dimanche prochain à cet effet sera l'occasion de rappeler l'importance de cette problématique. «Il faut éduquer la société marocaine. Nous avons une opportunité qui est la régionalisation et nous ne pouvons pas ne pas mettre sur la table cette problématique du genre. L'enjeu de la parité représentant un vrai sujet», interpelle Fathia Bennis, la présidente de Women'Tribune, qui n'est plus à présenter sur la scène économique et politique nationale, voire internationale… Bref, le ton de l'événement est donné. Les intervenants de marque attendus à l'occasion les 2 et 3 mai prochains, prévu à Essaouira, promettent de mettre sur le tapis bien des problématiques autour de la question de la régionalisation au féminin. Un espace de débats en faveur de la femme… Depuis 2009, Women's Tribune milite pour positionner la femme au cœur de la construction et la consolidation des systèmes politiques, économiques et sociaux du paysage méditerranéen. Les changements survenus sur la sphère nationale et ce à tous les niveaux ont permis à la femme de revendiquer ses droits et ses libertés. «Incontestablement plus présentes, toujours plus engagées, ces femmes de Méditerranée et d'Afrique ont définitivement besoin d'espaces pour échanger, débattre et témoigner de leurs expériences communes», déclarent les membres de Women's Tribune. La plate-forme est ouverte à tous, hommes comme femmes. L'espace d'échanges et de réflexions devant contribuer à l'égalité des chances entre les deux sexes. Les quatre dernières éditions ont réuni de nombreuses personnalités politiques, économiques et sociales de carrure internationale, qui ont soutenu l'action. «Le Women's Tribune ne cessera de revendiquer son indépendance, son universalité et sa quête première qui est de contribuer à la valorisation de la femme comme un acteur majeur du changement. Et cela commence d'abord par lui donner la parole», rappellent les membres.