La responsabilité avérée de l'Algérie dans le calvaire des populations sahraouies séquestrées dans les camps de Tindouf et l'éternisation du conflit artificiel autour du Sahara marocain a été largement démontrée, jeudi, à l'occasion de la projection dans le siège de la MAP, du film documentaire "Polisario: L'identité d'un front". La projection de ce film documentaire pour la première fois au Maroc s'inscrit dans le cadre la série de Forums que la MAP organise depuis le mois de mars en vue de jeter la lumière sur les réalisations accomplies par le Maroc en matière des droits de l'Homme et sur l'action de la diplomatie marocaine dans la défense des positions et acquis du Royaume dans ce domaine. En 90 minutes, ce documentaire réalisé par Hassan El Bouharrouti, a battu en brèche les mensonges véhiculés par le polisario et braqué la lumière sur les dérives des séparatistes et les sévices infligés aux séquestrés des camps de Tindouf dans le sud-ouest algérien. A coup de témoignages percutants, le documentaire a montré clairement que le polisario, créé dans le cadre de la lutte contre l'occupation espagnole du Sahara marocain, a été récupéré par l'Algérie qui l'a détourné de son but dans l'objectif de servir ses desseins hégémoniques dans la région. Un constat partagé par le directeur du Centre Marocain des études stratégiques, Mohamed Benhammou, selon lequel "le séparatisme ou la doctrine du caillou dans la botte est une stratégie que joue l'Algérie", dans l'objectif de "maintenir le statu quo jusqu'à l'infini" et, partant, servir ses "intérêts". "Les dirigeants algériens doivent comprendre que le temps où ils rêvaient de voir l'Algérie devenir un Etat pivot et un Etat leader est révolu", a relevé l'universitaire lors du débat ayant suivi la projection de ce documentaire, qui démontre par des faits avérés l'absence totale de légitimité du polisario. L'avenir de l'intégration maghrébine en dépend, a-t-il martelé, en dénonçant l'instrumentalisation sans vergogne par l'Algérie et son suppléant le polisario, de la carte des droits de l'Homme dans les provinces du Sud, à l'heure même où les populations de ces camps vivent dans des conditions effroyables et sont privées de leurs droits humanitaires les plus élémentaires. "Dans les camps de Tindouf, nous faisons face à des populations prises en otage et séquestrées", a indiqué M. Benhammou, en s'indignant des souffrances subies par ces populations aux mains du polisario, une milice "qui ne cherche qu'à contrôler et à préserver ses intérêts". Même son de cloche chez le porte-parole de l'Association des tribus sahraouies marocaines en Europe (ATSME), Lahcen Mahraoui, qui a déploré les conditions de vie abjectes et l'isolement dont souffrent ces populations depuis plus de 39 ans. Les populations séquestrées à Tindouf "vivent dans des conditions ignobles: elles sont parquées dans une région isolée et militarisée. Depuis plus de 39 ans, ces populations vivent une tragédie", a-t-il dit, en allusion directe au détournement des aides humanitaires, qui leur sont destinées, à des fins d'enrichissement illicite des dirigeants du polisario, mais aussi aux entraves à leur liberté de circulation et à leur droit de choisir leur destin. Ce membre du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas) a, dans ce sens, souligné la nécessité de faire pression sur le polisario pour mettre fin au conflit artificiel autour du Sahara marocain dont les frais continuent à être payés par la population séquestrée dans les camps militarisés de Tindouf, sous le regard bienveillant du pouvoir algérien. Il est temps que le polisario adhère au processus politique visant à résoudre ce conflit artificiel "au lieu de s'accrocher à un référendum qui avait été enterré par la communauté internationale", a-t-il relevé, affirmant, dans ce sens, que la proposition marocaine d'une large autonomie du Sahara offre une solution gagnant-gagnant. M. Mahraoui qui a dénoncé le registre sombre du polisario en matière de droits de l'homme, a ajouté que cette entité "continue avec l'aide de son mentor l'Algérie à exploiter par tous les moyens la question des droits de l'homme pour minimiser les avancées réalisées par le Maroc" en la matière. Le porte-parole de l'Association des tribus sahraouies marocaines en Europe, a d'autre part, mis en garde contre les connexions avérées entre le polisario et les réseaux terroristes et de trafic de drogues, qui menacent la stabilité de la région. La projection de ce documentaire a provoqué un moment de vif émoi chez l'audience composée majoritairement de diplomates, de journalistes marocains et étrangers, d'acteurs associatifs et d'experts en questions internationales. Saluant un travail d'une "qualité exceptionnelle", l'audience a été unanime à condamner "la falsification de la vérité" et "la confiscation de l'avenir" des populations séquestrées de Tindouf au nom d'une idéologie d'un autre âge.