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Billet : Le gâchis
Publié dans L'opinion le 27 - 03 - 2014

Lundi 24 mars 2014, ce fut un triste anniversaire pour le peuple centrafricain. Une date qui a marqué le début de la violence que se sont livrés la Seleka, sous la houlette de Michel Djotodia, et les Faca (force armée de la Centrafrique) doublées des antibalakas, fidèles à François Bozizé. Cela fait déjà une année que ce pays vit dans la terreur. Une terreur qui a pour nom la guerre inter-religieuse.
On se souvient que le président François Bozizé a été renversé un 24 mars 2013, par une coalition rebelle dirigée par celui qui se réfugie aujourd'hui au Bénin, le sieur Michel Djotodia. La suite est connue puisqu'au lendemain de ce coup de force, la RCA a commencé à vivre une période de transition de dix mois, avant que le putschiste Djotodia, ne soit lui aussi destitué à son tour, le 10 janvier à Ndjamena (Tchad), au cours du sommet extraordinaires de la CEAC (Communauté économique de l'Afrique centrale). Une destitution qui ouvre la porte à la violence et à l'anarchie.
Et c'est à juste titre si les commentateurs parlent d'une Centrafrique qui s'est enfoncée dans le chaos et dans un cycle infernal de tueries intercommunautaires depuis ce coup d'Etat il y a un an. Les violences ont fait près d'un million entre déplacés et réfugiés, sur une population totale de 4,6 millions d'habitants, et provoqué une crise humanitaire sans précédent.
Les stigmates sont encore visibles, et peut être pour longtemps, à Bangui et dans les autres villes de la RCA. Au nombre incalculable des victimes s'ajoutent la destruction des biens et des infrastructures, la malnutrition sur fond de vengeance sans fin.
Ni l'appel de la communauté internationale, ni celui des hautes autorités et encore moins celui des responsables religieux, ne seraient à même de mettre un terme à cette vendetta. Comme si la présence des militaires de l'opération Sangaris et de la coalition internationale de la MISCA (mission internationale de soutien à la Centrafrique) ne pouvait mettre hors d'état de nuire ces irréductibles armés de machettes.
Une année après, la même question se pose toujours : comment en est-on arrivé là ? La réponse à cette interrogation pourrait trouver un début d'explication dans les comportements des dirigeants. Ces leaders qui instrumentalisent les populations à des fins politiques en mettant dos à dos les différentes composantes de la société, les ethnies contre les ethnies, les chrétiens contre les musulmans. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour arriver à cette horreur, quand on sait aussi que la RCA, de son indépendance en 1960 à mars 2013, a connu pas moins de sept coups d'Etat, les uns plus sanglants que les autres. Il s'agit tout simplement de la bêtise humaine.
En conclusion et pour paraphraser l'ancien premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, « un énorme gâchi ».


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