Le premier tour des élections municipales en France, organisé dimanche, a été marqué par un net recul de la gauche, des résultats historiques pour le Front national (FN) et un taux d'abstention record. Le FN, dirigé par Marine Le Pen, a ainsi réussi à tirer profit d'une défiance croissante envers le gouvernement en arrivant en tête dans plusieurs villes. Ces scores ont permis à ce parti de l'extrême droite de se maintenir au second tour dans plus de 200 villes. Selon les observateurs, ce scrutin a bousculé la donne politique en infligeant un camouflet au parti socialiste (PS) qui a reculé de 5 points par rapport à 2008 au moment où le FN est parvenu pour la première fois de son histoire à gagner dès le premier tour une ville de plus de 10.000 habitants (Hénin-Beaumont). Si l'Union pour un mouvement populaire (UMP) est arrivée en tête de ces élections, le grand vainqueur de ce scrutin était le taux d'abstention qui a battu un record avec plus de 38 pc contre près de 34 pc en 2008, ce qui constitue une nouvelle marque de la désillusion des électeurs. Face à une combinaison d'un niveau historique d'abstention et d'une très forte poussée de l'extrême droite, le principal enjeu du second tour des élections, prévu dimanche prochain, est d'empêcher une victoire du FN qui représenterait un scénario noir aussi bien pour la droite que pour la gauche.