Cela s'appelle tomber comme un cheveu dans la soupe. En l'occurrence des cheveux bien sales pour une soupe à la grimace. Hier à 16 h à Skhirat, les dirigeants footeux, et qui parfois n'en ont rien à... foutre, étaient appelés à approuver les nouveaux statuts de la FRMF. Des statuts revus, améliorés et corrigés après que la FIFA se soit alarmé devant certains articles des anciens statuts. On a donc tout refait, on les a montrés à la FIFA qui a approuvé, au gouvernement qui a, lui aussi, approuvé. Même le ministre des Sports a dû se la boucler, lui qui a causé toute cette pagaille, au Ramadan dernier. On serait donc venu pour rien, en plein dimanche et alors que le championnat bat son plein. Oui, c'est comme ça, mais attention on nous dit que c'est comme ça que ça doit être fait, que c'est la loi, que c'est la démocratie. Bien sûr on peut faire dire aux choses ce que l'on veut, mais permettez-nous de dire que c'était un après-midi de perdu alors que le foot national a besoin de changements de mentalités, et d'une vraie réflexion, alors que des gouffres béants sont en train de s'ouvrir par ici et partout. L'attaque contre les joueurs du Wydad lors de l'entraînement, jeudi dernier, a déclenché des réactions hystériques. Tout le monde de crier au scandale, à l'intolérable et même je cite, «à l'abjection» Hola doucement, ne soyons ni amnésiques, ni hypocrites. Il ne s'est rien passé au Wydad qui ne s'est déjà passé des dizaines de fois. Tous les partenaires du foot ont eu, un jour, à goûter à la violence de notre société. Certains l'organisent même pour arriver à leurs fins. Les banderoles d'insultes, les injures diffamatoires proférées par toute une tribune, les menaces individuelles contre les coaches et les joueurs dont certains casquent en monnaie sonnante et trébuchante pour acheter leur tranquillité, c'est là le quotidien du foot. Et pas seulement au Wydad ou au Maroc, mais à Naples, Amsterdam, Marseille, Yaoundé, Johannesbourg ou n'importe où ailleurs. Là où il y argent (et Dieu sait que le football en a), il y a racket et donc violence. Mais quand ça arrive aux autres, à l'ex-entraîneur de l'OCK qui a fui Khouribga pour ça ou à Carama à El Jadida ou encore même Fathi Jamal au Raja, on dit c'est pas grave. Alors il faudrait crier au scandale parce que Chérif a été attaqué avec ses joueurs ? Chérif a-t-il oublié que lui-même, il y a plusieurs années quand il revendiquait tout et rien, avait mis K.O. au complexe Benjelloun Kacem Kassimi, dirigeant wydadi historique ? Qui accusait Mekouar de « chaffar » (voleur) sinon certains wydadis ? Qui se vantait même de l'avoir rossé, sinon un très fameux « supporter » wydadi ? On ne récolte que ce qu'on sème. Et dans nos clubs, depuis trop longtemps, on n'a semé que la haine et l'approche. Aujourd'hui, tout le monde en prend plein la gu... Et ce n'est pas près de finir. Le mal a métastasé touchant les plus jeunes les médias (ah, les médias) et toutes les composantes du foot. Que fait la police ? Elle réprime, enferme, fait condamner ceux qui ont été mal éduqués, mais comme ces derniers sont de plus en plus en nombreux tout cela finira-t-il par un état de siège ? Y hafid, ya latif.