Bonjour les gens. Bon ben là, il faut bien le dire, nous assistons lors de ce mondial sud-africain à l'une des entames de compétition les plus pourries qu'il nous ait été donné de voir depuis un bon paquet d'éditions. Manque de rythme, d'envie, de buts, de spectacle, de fête, de scandale d'arbitrage, bref de tout ce qui fait le sel d'une grande manifestation sportive mondiale. Et à fortiori footballistique, le sport roi par excellence sans lequel la vie nous paraîtrait bien morne par ailleurs. En comparaison, certains matches de Botola 1 feraient figure de spectacle son et lumière face à certaines daubes, Algérie-Slovenie par exemple, Japon-Cameroun ou encore France-Uruguay pour lesquels nous aurons été et vous en conviendrez chers footeux, jusqu'au bout de l'ennui. Alors certains brandiront l'excuse d'un premier tour sensible où il faut absolument éviter de perdre à défaut de gagner à tout prix, d'une saison longue et harassante pour les stars des différents championnats européens qui se tirent la bourre sur plusieurs tableaux. Ou encore de la laideur de ces nouvelles chaussures mauves à la mode qui n'arriveraient décidément pas à s'entendre avec le bien nommé Jabulani, ce tout aussi exécrable ballon officiel de la Coupe du Monde tant décrié par les joueurs, les gardiens, les ramasseurs de balles, les stadiers, les drapeaux de corners, bref tout ce que le carré vert compte comme acteurs. Mais en fait, la vérité est ailleurs. Si nous assistons à un début de compète aussi moisi, c'est parce que la FIFA a commis l'incommensurable erreur de l'attribuer à l'AfSud en lieu et place du Maroc. Chez nous au moins il ne pleut pas à verse en juin (Italie-Paraguay), l'ambiance dans les stades est bon enfant, les insupportables vuvuzelas sont interdits de séjour, et seuls 14 km nous séparent de l'Europe et de ses nombreuses (et parfois très jolies) supportrices. Et puis, franchement, hormis (un peu) l'Argentine et l'Allemagne, aucun favori n'est encore parvenu à tenir son rang. Attendus avec ferveur, l'Italie et surtout la Hollande avec son armada offensive ont fait le minimum syndical pour s'assurer une place au second tour, en sacrifiant le spectacle pour lequel ils sont sollicités et appréciés au profit du calcul et de l'économie de soi. Même les équipes africaines et notamment francophones (Algérie, Cameroun) pédalent dans la semoule, avec une mention pour les seconds qui ont poussé le vice couplé à l'incompétence jusqu'à titulariser leurs deux meilleurs joueurs sur les côtés -M'Bia en latéral droit et Eto'o en ailier-dans des postes où ils n'ont servi à rien sinon à se prendre une tôle face au modeste Japon. Alors que tout le monde, sauf Paul Le Guen visiblement, sait qu'ils ne sont jamais aussi dangereux qu'alignés en plein axe, pour preuve la superbe frappe du défenseur de l'OM sur la transversale. Et puisque tout fout le camp dans ce mondial, on risquerait même de voir le Brésil éliminé au premier tour face au Portugal et à la Côte-d'Ivoire, et l'Espagne caler très tôt dans la compétition ; si si, puisqu'on vous dit que c'est possible…